Dans l'écriture d'Éric Bertrand, nous glissons du réel au conte tout en croyant que le conte est bien réel. Ce n'est pas du réalisme magique mais plutôt cette chose magique qui est si réelle et ambiguë chez les enfants autistes. Tout public dès 9 ans.
Tout public dès 9 ans.
Une ode à la ténacité, à ces parents glorieux qui se battent pour que leurs enfants différents trouvent une place juste.
Depuis la naissance du petit, il y a quelque chose d’anormal. Les gens n’aiment pas le contact de Nicolas… Il y a toujours une excuse pour ne pas le prendre dans ses bras, pour le laisser dans un coin. À trois ans le médecin de famille lance un premier diagnostic, « autisme ». Pour sa mère, Marie, c'est le début d'une lutte qu'elle n'avait pas prévue, d’un combat où elle va jeter toutes ses forces.
Malgré eux, l'ensemble de la famille va se trouver embarqué dans un tourbillon fantastique où chacun va devoir apprendre à se positionner et se risquer dans l’inconnu.
« Nicolas est différent. Il n'entend pas les choses comme nous les entendons, il déchiffre ce qu'il voit autrement ; il emploie des méthodes dont nous ne connaissons pas les secrets et surtout il garde tout pour lui, tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend. Il ne s'exprime pas. Il ne s'exprime pas comme le rêvaient ses parents. Nicolas est autiste. Mais il est là. Dans D'un corps à l'autre nous explorons les peines et les tribulations de Nicolas et de ceux qui l'entourent. Le parcours de combattant que mènent ses parents ressemble parfois à celui d'une boule lancée dans un flipper, hors contrôle. Mais le respect de la dignité humaine qui les anime, et l'amour titanesque qu'ils lui portent, leur laissent encore la main sur la manette.
Pour montrer les aléas de ce parcours, il y a un acteur seul sur une scène jonchée de multiples baffles et petits écrans d'où émanent des sons, des voix, des ambiances. Ils sont parfois harmonieux, parfois atones. Ils sont représentatifs de la complexité qui habite la tête de Nicolas et aussi des barrières devant lesquelles sa mère reste souvent bloquée. Ils constituent le labyrinthe dans lequel Nicolas et tous ceux qui l'entourent se meuvent. On parle souvent de Nicolas comme s'il n'était pas là.
Dans l'écriture d'Éric Bertrand, nous glissons du réel au conte tout en croyant que le conte est bien réel. Ce n'est pas du réalisme magique mais plutôt cette chose magique qui est si réelle et ambiguë chez les enfants autistes. »
Juliet O’brien
6, avenue Maurice Ravel 75012 Paris