« Je ne peux pas faire ça ! » crie le prince contraint au mariage. Cintrés à la taille dans des tutus blancs, les danseurs tournent le dos, agitent les fesses. Pieds nus, torses d’ébène, les cygnes immaculés de ce lac viennent d’Afrique du Sud. Hommes et femmes, ils osent tout, transcendent les tabous de l’homosexualité, du sida, des mariages forcés.
Cerclés des voiles mousseux des tutus de danseurs classiques, ils incarnent le mythe du Lac des cygnes, mais traversent les affres du ballet de Tchaïkovski au rythme des youyous méditerranéens et des percussions zouloues. L’argument demeure inchangé ou presque. Deux oiseaux s’affrontent. L’un est symbole de pureté, Odette, transformé en cygne blanc dans la journée. L’autre, Odile, est un animal maléfique, effroyable cygne noir aux attraits masculins. Le beau prince Siegfried, contraint d’épouser Odette, la belle immaculée, pour satisfaire sa famille, est divisé. Il se laisse fasciner par le cygne black, mâle irrésistible.
Swan Lake a triomphé à la Biennale de la danse de Lyon puis au Musée du quai Branly. La chorégraphe Dada Masilo n’a pas trente ans. Elle trafique toutes les armes de la danse classique, de la tradition africaine et des tendances contemporaines. L’énergie est solaire et le rythme effréné. Un ballet à rire et à pleurer, né dans la terre battue par la danse et les corps en transe de Johannesburg.
La jeune femme, sortie de Parts, l’école d’Anne Teresa de Keersmaecker à Bruxelles, s’est emparée déjà des mythes de Roméo et Juliette ou de Carmen. Ici, elle incendie les codes, mixe les genres, insuffle urgence et vie pour faire voler en éclats les conventions du ballet et dire le monde tel qu’il va.
Musiques : Piotr Ilitch Tchaïkovski, Steve Reich, René Avenant, Camille Saint-Saëns, Arvo Pärt.
« S'inspirant du thème de la métamorphose au cœur même du récit originel, elle mêle dans son Swan Lake danse classique et danse africaine, fait porter des tutus aux hommes comme aux femmes, suggère l'homosexualité du prince Siegfried (...), écarte la pâleur des graciles cygnes pour faire danser des interprètes à la peau noire et aux muscles saillants, le crâne surmonté d'une crête blanche. » Arte
« Pieds nus, comme ses treize autres compères, Dada Masilo conjugue la tension aérienne du classique avec la gravité scandée des danses tribales. Une « fusion » qui s'avère d'une fluidité très naturelle. (...) Et le bassin tangue violemment avant d'onduler longuement. Elle compose ainsi une danse virtuose qui ne ressemble à aucune autre et qu'elle a su transmettre au ballet tout entier. » Emmanuelle Bouchez, Télérama, 20 décembre 2012
« La danse, Dada Masilo en joue avec une virtuosité diabolique, en mêlant les genres avec humour, avec cette décontraction et cette audace qui sont l’apanage des cultures métissées. Pour la servir, elle a trouvé en ses camarades des interprètes à l’éblouissante énergie, à la ferveur sans faille. (...) Diaboliquement souples, diaboliquement séduisants, débordant d’une généreuse vitalité, tous conquièrent le public qui les acclame avec chaleur. » Raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur, 8 septembre 2013
SWAM BLACK ou le mélange des genres qui exacerbe les émotions . Un ballet qui respecte ( presque ) les codes du classique et assume les partis pris . La culture sud africaine apporte un souffle clanique époustouflant de vitalité . << amazing>>
Et une chorégraphe à suivre, assurément !
C'est beau, c'est drôle, c'est fougueux, c'est émouvant, c'est de la danse classique, de la danse contemporaine, de la danse africaine. C'est vivant, énergique. C'est à voir, absolument.
Pour 2 Notes
SWAM BLACK ou le mélange des genres qui exacerbe les émotions . Un ballet qui respecte ( presque ) les codes du classique et assume les partis pris . La culture sud africaine apporte un souffle clanique époustouflant de vitalité . << amazing>>
Et une chorégraphe à suivre, assurément !
C'est beau, c'est drôle, c'est fougueux, c'est émouvant, c'est de la danse classique, de la danse contemporaine, de la danse africaine. C'est vivant, énergique. C'est à voir, absolument.
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