Sur scène, quatre musiciens nous plongent dans leur univers folklorique où les tableaux musicaux donnent à voir et à entendre les rêves des membres de cette famille. Une fable colorée dans laquelle les générations, les cultures et les langues se rencontrent et se mélangent.
Milan et sa famille arpentent les routes à bord d’une caravane. Au rythme des histoires qu’il invente pour ses enfants, leur quotidien se dessine en musique. L’arrivée dans une nouvelle ville, la rencontre avec les habitants, les liens qui unissent cette famille recomposée. Pour cette joyeuse bande, les chemins empruntés sont autant de tracés qui écrivent leur récit.
La première fois que j’ai écrit et mis en scène pour des enfants, j’ai été frappée par la force, la vigueur, l’exigence de leur écoute. Sans oublier leur vitalité ! J’ai été émue de sentir à quel point ce qui se passait entre la salle et la scène était ce qui me semble l’essence même du théâtre. J’écris dans l’exigence de l’accessibilité, toujours. J’écris du théâtre pour composer dans le monde, un îlot de résistance, de rêves et de parole sincère. Je n’écris pas seulement pour les enfants, j’écris pour les enfants aussi, parce que je désire écrire pour tous. Le théâtre accessible à l’enfance me semble réaliser tous mes idéaux de théâtre poétique et de théâtre populaire.
Le jeu du texte jongle avec la musique. Les interprètes constituent, dès l’ouverture, un petit orchestre de quatre sous. L’orchestre est le lieu du regroupement, où une sorte d’harmonie se trouve. De cet orchestre de fortune, surgissent les personnages. Disparitions, apparitions, transformations. Au cœur du dispositif scénique, la Caravana. Petite maison d’où surgit la grande vie. Comme un castelet, une boite à diable, la Caravana permet des surgissements, des disparitions, des jeux de cache-cache. C’est aussi le lieu dans lequel chacun et chacune peut aller se réfugier. La pièce se déroule selon un plan alternant six scènes dialoguées et cinq poèmes, moments solitaires, versifiés, exprimant une forme de solitude et la confidence des personnages. Les poèmes mis en musique deviennent des chants. Et les
quatre interprètes donnent corps et voix à six personnages, avec un jeu très engagé physiquement.
Catherine Anne
7, rue Louise Weiss 75013 Paris