Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu

Sur le plateau nu du théâtre, en quelques mots, une petite fille construit sa maison, s’installe à l’intérieur et éteint la lumière. Deux minutes plus tard, elle est devenue une vieille dame sur le point de mourir. Au cœur d’une nuit immense, la vieille dame retourne voir la petite fille qu’elle a été pour lui rendre ses chaussures d’enfant. La petite fille lui demande de rester pour veiller sur elle. La vieille dame accepte à condition que la lumière reste éteinte. Mais la petite fille allume toujours. A force d’allumer et d’éteindre, elle entrevoit la mort à la place de la vieille dame.
Pour la mettre à l’abri, la vieille dame doit reconduire la petite fille dans sa vraie maison, celle qui est au milieu des hommes, au commencement du jour, et non au milieu de la nuit. Celle qui est aussi au cœur de sa mémoire, dans le dernier regard qu’elle porte sur le monde.
Pendant toute cette nuit imaginaire, un promeneur passe et s’invite chez l’une ou l’autre. Depuis 1994, Philippe Dorin et Sylviane Fortuny mènent un travail original autour de l'écriture et des arts plastiques, à destination des enfants. A partir de boulettes de papier, d'encre bleue et de petits cailloux blancs, ils inventent des portraits d'écrivains imaginaires sous forme d'ateliers, d'expositions et de spectacles.
Depuis 1997, ils ont créé deux spectacles : Le monde. Point à la ligne et En attendant le Petit Poucet ,(présenté à L’étoile du nord en 1999), dans lesquels ils tentent d’explorer des formes nouvelles et où le texte a toujours une place prépondérante.