Dégâts d'ego

• Comédie noire

Justine et Georges se rencontrent, Justine et Georges vivent une histoire d'amour, Justine quitte Georges... Pendant ces deux années de relation Georges avait complètement délaissé ses proches, en particulier Sarah et Louis, ses meilleurs amis. Ceux-ci vont pourtant tenter de l’aider à surmonter son chagrin. Ce faisant, ils renouent tous les trois le fil de leur passé commun. Ils réactivent leur groupuscule activiste, pied de nez dérisoire à l'absurdité d'un monde sans réponses - comme le laisse supposer sa dénomination : Commando Absurde Contre l’Apathie.

Leur prochaine cible : Antoine Lazure, producteur et présentateur phare de la télévision. Leur plan : pirater son émission mensuelle, tournée en direct de son appartement. Leur objectif : le ridiculiser aux yeux des téléspectateurs, le décrédibiliser. Mais une fois dans l'action rien ne se passe comme prévu…

Et au-delà de la « noble cause » censée légitimer leur coup de force, le spectateur s’aperçoit rapidement que chacun de nos trois justiciers avait une très bonne raison personnelle d’en vouloir au journaliste…

• Quelques citations

« Noël au butane, Paco Rabanne. » Georges

« Chaque fois que tu croises un mec qui tousse, tu en déduis qu’il vient de se faire larguer ? Et ceux qui éternuent, ils sont cocus ? » Georges

« Vaut mieux être fonds de pension que fond de tiroir ! » Sarah

« C’est pas le patron et la stagiaire, Sarah ; juste un homme et une femme… » Antoine

• Note de l'auteur

Distraire, et... instiller, imperceptiblement, l'inconfort... le décalage. Semer l'air de rien de petits points d’interrogation, de suspension, voire d’exclamation. Proposer matière à. Matière à penser, discuter, partager, échanger, chacun en fera ce que bon lui semble. En filigrane de Dégâts d’ego : le rapport, dans une société spectaculaire et pressée, de l’individu à lui-même, aux autres, et à un monde absurde - au sens que Camus donnait à cet terme.

La pièce parle donc d’amitié, de révolte, de ce qui se cache derrière l’amour et la passion (et que d’aucuns appellent névroses), de célébrité, d’ambitions personnelles, et de gens ordinaires qui font ce qu’ils peuvent pour (sur)vivre le mieux possible. Mais ce qui m’importe au premier chef, au-delà de la pièce et de son sens, c’est l’aventure humaine.

Voir des artistes s’investir dans ce projet, le défendre, y insuffler leur énergie, leur talent, leur envie, là gît la jubilation de l’auteur. Leur enthousiasme, leur insistance à monter ce projet dans un environnement très difficile pour la jeune création, leur foi en un mot, voilà la récompense, la vraie leçon d'humanité, mais aussi d'humilité tant il apparaît alors évident qu'un auteur tout seul, n'est rien que mots, vent, du vide en définitive...