Des Bulles et des Grains

Drôle, tendre et trash !
Les femmes qui…
Là où tout a commencé
L’auteur raconte…
Et la metteur en scène imagine

• Drôle, tendre et trash !

Des histoires de vies de femmes, des bouts de folies, des peurs tragiques ou des envolées drôles et touchantes.

Des femmes passent, certaines trépassent et toutes se racontent. Des Bulles et des Grains sonde le fond des âmes : confessions et mises à nu, portraits joués et chantés, la mélodie des malheurs a un goût doux-amer…

- La femme qui souffre de sa folie et n’en peut plus d’être « une trois en une ».
- La femme qui n’a pas compris que jouer n’est pas tuer.
- La femme sans cœur. Sans amour, est ce que ça bat vraiment à l’intérieur ?
- La femme qui veut savoir ce qu’elle a dans le ventre.
- La femme qui, de replète, devient plume.
- La femme qui a des visions classées X.
- La femme-chat qui se laisse pousser les moustaches.
- La femme-chèvre qui veut jouer au pi magique.
- La femme-poule qui a la chair de…
- La femme qui pleure dans le bus et s’achète un chausson aux pommes à 16h.
- L’homme qui croque les femmes et les biscottes au sésame.
- La femme qui fait des bébés avec des baisers.

Trois femmes content, jouent et chantent ces drôles de personnages attrapés au vol, ces bribes de vie, ces portraits en état d’urgence. Des histoires de vies, des bouts de folies, des peurs tragiques ou des envolées drôles et touchantes. Des femmes passent, certaines trépassent et toutes se racontent. Des Bulles et des Grains sonde le fond des âmes : confessions et mises à nu, portraits joués et chantés, la mélodie des malheurs a un goût doux-amer…

Par la Compagnie des bulles et des grains.

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• Là où tout a commencé

C’est l’histoire d’une fille qui aime écrire et qui se prend à rêver de jouer ses textes. Au début, elle se dit qu’elle pourrait le faire seule mais sincèrement, elle n’est pas plus motivée que cela, elle veut partager la scène, vivre une belle aventure à plusieurs. Un jour, alors qu’elle se rend dans une assemblée générale d’intermittents assis sur des bancs, elle y retrouve un « ami-collègue » accompagné de son Amoureuse. Et là, on pourrait dire qu’elle craque littéralement pour ce petit bout de bonne femme. L’Amoureuse en question est comédienne et elle a l’œil pétillant. Cela n’échappe pas à notre auteur qui a le don de détecter les esprits vifs, animés d’autodérision.

Trépignant mais ne disant mot, l’auteur part de l’assemblée générale et se dit déjà qu’elle aimerait vraiment jouer avec cette fille-là. Alors, elle cogite et cogite et cogite et finit par la contacter. L’aventure débute… par une rencontre, des tasses de thé, des lectures de texte, un plat de pâtes, des modifs, des rectifs, des ratures et des réécritures… mais elles ne sont que deux et… c’est peu.

Nous sommes en automne et c’est sur une patinoire sans glace que l’auteur rencontre une Chevelure incroyablement frisée. Ce soir-là, cette dernière est coach d’une équipe d’improvisation et l’auteur se fait hardiment coacher. Après une discussion sur leur profession commune, une idée mûrit encore dans la tête de l’auteur. Elle se prend à rêver d’une collaboration à trois. Ni vu ni connu, l’info est communiquée aux deux parties, la rencontre a lieu, elles parlent thé, petits gâteaux avec vue sur la tour Eiffel jusqu’à Noël. Autant dire que la communication passe, le travail peut commencer. Ça bosse, ça répète. « Mais si pas de metteur en scène, pas de spectacle », se disent-elles.

Et c’est là que l’Amoureuse entre en scène. Cette dernière se met à penser fortement à une amie, une Grande Brune au regard enjôleur qui joue, chante et met en scène. D’accord sur le principe, la potentielle metteuse en scène arrive, emmitouflée dans une longue écharpe, un sac à main plastifié avec un gros chat dessus… et c’est autour d’une tasse de thé que le quatuor se rencontre et la mayonnaise prend à merveille… Elles ne le savent pas encore, mais elles sont entrain de fabriquer un beau bébé que nous appellerons Des Bulles et Des Grains !

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• L’auteur raconte…

J’ai souhaité nourrir mes textes d’un quotidien qui dérape, d’un imaginaire parfois incontrôlable pour donner naissance à de folles histoires. Être dans la vie pour plonger dans le surréalisme : les frontières sont si fragiles. En basculant dans un ailleurs, mes personnages osent l’invivable. Ils plongent tout entier dans leur imaginaire.

C’est un travail qui débute il y a quelques années. D'abord des textes épars, puis, côte à côte, ils donnent naissance à un univers de personnages fantasques qui chutent un peu ou sombrent vraiment. Pour chacun, je pointe le doigt sur les douleurs, les failles, les malaises, les folies cachées. Je mets en avant les petites choses, les événements qui pourraient passer inaperçus. Ramenés en surface, ces petits riens font parfois tout.

Dénouement souvent négatif voire dramatique, j’ai toutefois voulu montrer que les faux pas sont peut-être ceux qui font avancer. Des vies qui basculent définitivement, des gestes graves, des conséquences lourdes : et si nous allions au bout de nos envies sans limite aucune ! Mes personnages sont de grands solitaires coincés dans leurs questionnements, leur mal-être, mais tous vont au bout de leur singularité, quitte à se mettre en péril et à être des fous pour les autres. Ils naviguent entre pressions intérieures et extérieures, recherchant un rééquilibrage inespéré.

En pénétrant cet univers, je voulais toucher et faire rire : trouver un juste équilibre. Alors, je suis venue au secours des douleurs par des pointes plus légères, telle une peintre, touche par touche, plus ou moins épaisse, plus ou moins sombre, rajoutant de-ci de-là, de la lumière… Au fur et à mesure, les textes se sont dessinés, ils se sont teintés d’humour noir et ont pourtant gagné en douceur.

J’ai commencé à dresser des portraits d’hommes et de femmes et je les ai voulus contés par des femmes, par trois femmes. Un trio pour ses possibilités, son jeu de balles renvoyées, parce qu’un triptyque s’ouvre et se ferme, que les tableaux sont alors multiples, parce qu’il peut y avoir un centre et sa périphérie, parce que le relais peut être passé.

Sophie Courtois

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• Et la metteur en scène imagine

De la crise passagère à la plongée vers des abîmes enivrants mais irréversibles, sortir de sa bulle et endosser le grain de folie de son personnage. Le grain comme celui qui compose une photo, une image. Plus ou moins visible, mais présent, indéniablement et même, à y regarder de plus près, envahissant, faisant partie de la structure même des personnages. Mon travail : appréhender ce grain, à la loupe, au microscope.

Quand j’ai découvert les textes de Sophie Courtois, j’ai senti que sous leur style distancié, absurde, drôle, se dissimulaient à peine, de terribles vérités, de puissants fantasmes, des sensations connues de tous, des états subis, ou évités de peu, des souffrances universelles mais pas forcément reconnues, avouées. Quand un personnage dit ce que personne n'ose exprimer : cette petite graine de folie qui germe en chacun de nous et que nous laissons plus ou moins croître, corsetés par une société, un monde, qui veut lisser les particularités, normaliser, entraînant ainsi chaque jour un peu plus de désarroi, de souffrance.

Ce qui m’intéresse, c’est creuser avec les comédiennes dans la vérité de ces textes, dans la réalité des sensations, des émotions, que chaque personnage se dessine avec son épaisseur, sa profondeur et laisse résonner en nous son expérience. Tour à tour, bouches ou oreilles, étrangères ou complices, confidentes ou bourreaux, qui sont ses femmes qui se livrent à des rituels étranges ? Que vivent-elles ? Thérapie individuelle, collective, familiale ? Le fauteuil planté au milieu de la scène signifie simplement qu’ici on peut s’asseoir et être entendu, dévoiler jusqu’aux replis les plus profonds de son cerveau, de son ventre, de son âme.

Les corps sont en jeu, poussent l’expression et franchissent les limites de la danse, de la transe. Les voix crissent, bégayent, gloussent, miaulent, aboient, et finissent par chanter avec dérision ces histoires qui se succèdent telles des concentrés de vie, avant la chute ou la rédemption. La folie comme un doux échappatoire, le grain de folie comme une respiration désespérée : quel cadeau que ce thème, à travailler, à faire travailler… avec l’humour et la chaleur humaine comme sauveurs.

Valérie Maryane

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