D’après la correspondance et l'œuvre musicale de Wolfgang Amadeus Mozart.
Nous voulions, Franck Krawczyk et moi, revenir à ce que nous avions appelé une Flûte - le souvenir restait très présent d’une improvisation « magique » dans une banlieue de Santiago du Chili – pendant qu’à cette époque, les étudiants défilaient chaque jour dans les rues. En revenant à Mozart et à La Flûte enchantée, en écoutant les musiques qu’il composait à cette période et pour en savoir plus, nous nous sommes plongés dans deux livres – l’un s’appelle 1791 : La dernière année de Mozart – l’autre est tout simplement l’énorme volume de sa correspondance. Et nous ne pouvions pas bien sûr oublier que Peter n’était plus avec nous - et nous savions bien que Mozart était mort à 35 ans une nuit peu après avoir composé La Flûte, La Clémence de Titus, des cantates maçonniques, le Concerto pour clarinette et autres œuvres orchestrales et qu’il était en train de finir, le Requiem dont nous apprenions en lisant ses lettres et les récits des témoins de cette dernière période, qu’il pensait que c’était son Requiem qu’il écrivait et non une commande.
« Je vais mourir, » dit-il le dernier jour de sa vie – « J’ai le goût de la mort sur la langue. » tout en indiquant à un de ses élèves comment finir ce Requiem.
Alors, nous avons été si touchés que nous avons voulu faire l’expérience avec l’aide d’un des acteurs de Tempest Project, Sylvain Levitte, de lire ces lettres - souvent très drôles et terre-à-terre – le besoin d’argent si pressant – souvent pleines d’amour pour sa femme – Constanze qui n’était pas avec lui à ce moment-là — et qu’il couvrait de milliers et de milliers de baisers. Franck jouait au piano les morceaux qui jaillissaient d’eux-mêmes pendant la lecture – magnifiques – et nous étions si émus – et bien plus – un homme apparaissait grandiose de générosité, de conscience – empli de vie – espérant une nouvelle voie – qui lui correspondait complètement avec le succès de La Flûte – et que la maladie allait foudroyer en quelques jours – W. A. Mozart !
Marie-Hélène Estienne
L'espace d'un moment, il n'y a plus de mur entre les vivants et les morts. Je voudrais citer deux anecdotes qui me tiennent particulièrement à cœur : À Leipzig en avril 1789, l'orgue de Jean-Sébastien Bach - disparu depuis presque 40 ans - résonna à nouveau sous les doigts de Mozart.
« Le maître est revenu ! » s'exclama un paroissien. Et c'est peu après la mort de son père que Mozart composa la célèbre et joyeuse Petite musique de nuit.
Franck Krawczyk
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris