Elle vient de perdre son mari après vingt années de vie commune. Elle franchit la porte d'une officine de pompes funèbres pour régler les modalités d'obsèques. C'est le moment de faire un point sur leur couple, sur ce qu'a été leur vie à deux mais aussi chacun de son côté. Que dire du défunt ? Ses qualités alors qu'on se souvient de ses défauts ? Toute chose n'est pas bonne à dire surtout en cet instant, mais quand le dire si ce n'est lors du dernier adieu ? Lui est l'employé des pompes funèbres, le maître de cérémonie, il tient boutique. Son travail, organiser des obsèques et animer la cérémonie. Il accueille les clients, les conseille et les guide dans leurs choix, et les accompagne avant et durant les obsèques. Il est jeune, c'est certain. Professionnel, il essaie. Inexpérimenté, cela reste à voir. Diplomate, sans doute pas assez. Maladroit, certainement.
On ne devrait pas en rire et pourtant il s'agit bien d'une comédie, où l'on rit beaucoup grâce à des dialogues succulents et précis, véritable joute oratoire entre les deux protagonistes. Lui veut emporter l'affaire et croyant bien faire en fait trop, ajoutant des détails et des précisions sordides à une situation qui ne s'y prête pas. Elle, déterminée dans sa démarche, pense que le dernier adieu à son défunt mari, est une chose entendue, mais de découvertes en déconvenues, elle va devoir s'interroger, se souvenir et surtout s'adapter à ce jeune-homme qui l'oblige à s'investir dans la préparation d'obsèques dont elle ne suppose pas à quel point elle va devoir s'impliquer.
Surréaliste, et drôle, la pièce reste digne et ne tombe jamais dans le burlesque. Désolé ! oblige le spectateur à regarder la mort comme une chose de la vie. L'humour noir n'empêche pas l'émotion et puisque la mort se rit de nous souvent de manière inappropriée, il devient approprié d'en rire !
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris