Neuf interprètes surgissent, errent et disparaissent dans des jeux d’ombres et de lumières. Cinq guitares électriques se fondent parmi les danseurs, sur une partition signée Kim Gordon co-fondatrice du groupe Sonic Youth.
Sous un zeppelin lumineux, les silhouettes de neuf danseuses et danseurs surgissent et disparaissent, comme ces ombres que l’on aperçoit furtivement entre les autoroutes urbaines qui strient les grandes mégalopoles. C’est en roulant la nuit dans Los Angeles que le chorégraphe Dimitri Chamblas a été frappé par la vision de ces corps presque fantomatiques, signes d’une vie interlope et misérable reléguée aux marges de la ville. Comme une traversée du miroir, au pied des collines d’Hollywood. Ce shot de réalité donne à takemehome une étonnante vitalité, ancrée dans un crépuscule joyeux comme peut l’être celui que s’inventent les enfants dans une chambre à peine éclairée, où les ombres projettent un autre monde, grotesque et inquiétant. Du noir, émergent donc tour à tour neuf interprètes, qui semblent hésiter entre errance et invention de gestes neufs, au son d’une partition électrique signée Kim Gordon, guitariste et artiste visuelle qui, avec Sonic Youth ou en solo, signe depuis 40 ans la bande-son de l’Amérique post-industrielle.
Ode aux ombres oubliées des grandes métropoles, revanche des fantômes improductifs, négligés et indécis, takemehome est la deuxième collaboration entre Kim Gordon et Dimitri Chamblas, dont le parcours est irrigué par un goût pour les créations pluridisciplinaires et les hybridations. Il a ainsi conçu et dirigé la 3e Scène à l’Opéra national de Paris, plateforme numérique de création, pour laquelle il a commissionné des œuvres à des grands noms de l’art contemporain, de la danse, de la photographie et du cinéma. Danseur, chorégraphe, producteur de films et directeur artistique, Dimitri Chamblas a notamment collaboré avec Benjamin Millepied, avec qui il a fondé le LA Dance Project.
Vincent Théval
« Sous une lumière qui pourrait provenir des étoiles comme d’un lampadaire, surgissent les oubliés des grandes villes, marginaux ou vieillards. Des silhouettes invisibles comme des ombres et pourtant bien vivantes. Elles vibrent ici entre les riffs et larsens composant une mélodie des corps – ou une musique en mouvement. » LM Magazine
« Une expérience visuelle et auditive mettant en scène des performances de danse, des guitares électriques et des amplificateurs. C'est bien le cas ! » LA Dance Chronicle (en anglais)
« Le chorégraphe signe avec Takemehome un spectacle pré-apocalyptique à l’énergie très rock qui explose en neuf individualités brisées et révoltées. » La Terrasse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris