Elles sont deux. « Elles » sont peut-être « ils ». Ce genre de détails n’intéresse que vous. Nous, non. Nous ce qui nous intéresse, c’est nous. Deux personnages qui à travers différentes situations cherchent àcommuniquer sans y parvenir. Parce que c’est la faute de l’autre qui comprend rien. Et aussi parce que ça fait bien de bosser sur la communication entre les êtres.
Ils confrontent leurs opinions sur les petites choses de la vie. Dans la version longue on confrontera sur les grandes choses, mais comme ne m’a pas dit Paulette : « commence mollo pour pas prendre l’eau ». De ces discussions banales, découle un langage absurde et loufoque. Les quiproquos, du latin quiproquus, s’enchaînent et derrière les mots, chacun veut comprendre l’autre, être compris par l’autre mais en vain. Vous comprenez ?
Ce qui nous pousse à jouer ces extraits des Diablogues, c’est Brad Pitt. Et Paulette. C’est aussi l’incompatibilité de communication qui y réside, qui se déploie, quinous envahit malgré nous. Tout comme ces deux personnages nous nous perdons, délaissant la parole à un non-dialogue de textos, mails et autres technologies de substitution.
Ce théâtre de l’absurde et du rien nous touche car il semble en dire plus que tout autre texte, dialogue ou dossier de presse par exemple. Le spectateur est libre, libre d’imaginer ce qu’on lui suggère. Un petit théâtre-placard s’ouvresur un univers bien incertain… Les comédiennes vont-elles en réchapper ?Roland Dubillard brouille les pistes, brise les codes de l'ordinaire théâtral. Lespersonnages n'en sont pas, ou sont tout à la fois : cadres supérieurs, concierges, piliers de comptoirs ou poètes en errance. Il nous faut donner corps à cette explosion des repères. Clowns ou non ? En jeu ou non ? Hommes ou femmes ?
Les comédiennes sont amenées à créer une véritable histoire entre les Diablogues. Des morceaux muets ou musicaux qui racontent les liens entre ces deux personnages et créent une continuité au spectacle. Un enfermement,aussi. Nées d’un carton, elles y retourneront, de rage, aimantées ensemble par la nécessité de se comprendre. Le corps exprime tous les liens que les mots ne disent pas. Mais ça glisse, ça tombe, ça se débat, ça mime des choses étranges, et ça devient placard, puis vaisseau spatial. Tout ça sous les yeux ébahis dePaulette… et des spectateurs. Ça oui, ils seront ébahis.
Et pour la musique… entre musette et opéra… Paulette adore ça ! Mais comme dit « UN » dans Musique de Placard : « c’est déjà une concession au goût du public. »
Le décor hyper hype se compose d’un petit carton, trop beau, d’un moyen carton génial et d’un carton géant, tous prêtés par Paulette. Il ya aussi un téléphone orange, une bouteille étrange, et d’autres instruments, parfois entravant les gestes des comédiennes, parfois mettant en relief ce qui ne se voit pas. Et des talons qui font clac clac surle parquet ou le bitume.
Ces éléments font partie intégrante du spectacle, eux-mêmes comédiens à la fois drôles, singuliers, encombrants, inquiétants, accessoires-corps-objets, qui n’en finissent pas d’empêtrer les comédiennes dans un tourbillon de situations sans queue ni tête.
Désolé fausse manip..... oui je trouve ça drôle, le coté absurde de Dubillard, la cousine Paulette omniprésente, la mise en scène (on peut faire beaucoup de choses avec un carton). La pièce est rythmée par le jeu des comédiennes, par leurs échanges. On ne s'ennuie pas un instant.
Désolé fausse manip..... oui je trouve ça drôle, le coté absurde de Dubillard, la cousine Paulette omniprésente, la mise en scène (on peut faire beaucoup de choses avec un carton). La pièce est rythmée par le jeu des comédiennes, par leurs échanges. On ne s'ennuie pas un instant.
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