Une libre adaptation du mythe de Don Juan
La mise en scène
Petite histoire du Cyber Act Théâtre
Un narrateur nous présente Don Juan sous la forme d’une devinette. Il nous invite à entrer dans son univers : là, Don Juan poursuit les formes multiples que le désir revêt. Une femme apparaît dans un espace où les sensations olfactives, tactiles, auditives nous imprègnent de leurs textures et de leurs variations. Don Juan se contemple au travers de ses conquêtes.
Puis l’histoire noue son intrigue. Don juan se retrouve face à son double. Imitation, contrefaçon, narcissisme, inconscient, la réflexion est ouverte sur cette projection fictive de lui-même.
Le double devient son frère et son rival. Don Juan lui propose un pari : faire faillir le cœur de la belle inaccessible d’Hédonie, contrée fabuleuse et lointaine. Le perdant sera subordonné à l’autre. Ils partent à l’aventure vers cette cité merveilleuse, déployant leurs talents de séducteurs pour conquérir la belle. Leur rivalité est marquée de rencontres et de péripéties qui nous font parcourir les thèmes de la beauté, du désir et de la connaissance.
Traitée avec humour et éloquence, cette version du mythe de Don Juan se construit comme un puzzle. Est-ce la malice qui prend les traits de l’innocence ou la conscience qui use de stratégie et de ruse ? Laquelle des deux mène l’autre ? Les enjeux ne se découvrent pas tout de suite.
Le texte nous fait redécouvrir les aphorismes (maximes énoncées en peu de mots) qui au travers de leur caractère général nous montrent leur particularité.
Six tableaux se succèdent. Don Juan traverse plusieurs lieux que les éclairages, les ambiances sonores et les éléments de décors figurent.
La mise en scène tend à proposer un alliage harmonieux entre une esthétique classique et moderne, approchant le mythe dans toute sa dimension intemporelle et contemporaine.
Elle développe trois aspects :
- La particularité des aphorismes, l’humour
- Des ambiances visuelles et sonores, musicales et chorégraphiques
- L’action, le dénouement de l’intrigue
A travers les personnages de Don Juan et du Double, la séduction prends deux visages qui se confrontent et se complètent, celui du désir et de la conquête et celui du jeu et de la tromperie.
Le spectacle explore aussi dans la dualité qui apparaît entre Don Juan et son double, celle qui existe entre l’être et le paraître, entre la réalité et son ombre. L’âme se découvre. Don Juan est face à lui-même, rejetant les murmures de sa conscience pour plonger dans son enfer peuplé de fantasmes.
L’humour entre en scène qui se transforme en coulisses : Don Juan et son double s’entraînent à l’art de séduire, ils répètent leur rôle, soignent leur interprétation, recherchent la justesse, étendent leur répertoire avec une touche d’ironie. Tandis que le narrateur ne peut s’empêcher d’intervenir dans l’histoire et interrompre le cours des évènements. La fiction bascule hors de sa sphère de représentation.
Cyber Act Théâtre est une compagnie de théâtre depuis 1996, elle a produit neuf spectacles mis en scène par Francisca Rosell Garcia (1998, La Savetière prodigieuse de Federico Garcia Lorca ; 1996, Le Malentendu d’Albert Camus et six pièces du metteur en scène : 2000, La Traversée des Mémoires ; 1999, La Vitrine ; 1998, La Vocation de Mademoiselle x ; 1997, Brèche Corps ; 1996, Quand un pou rencontre un ver de terre et le Fœtus). A partir de 1998, elle a développé ses activités dans la production, la diffusion, la communication et l’animation. En octobre 2002, elle ouvre les portes du Cyber Act Théâtre au public.
Elle est soutenue par de nombreux partenaires locaux, institutionnels et privés, la Ville de Paris, la Préfecture de Paris, le Conseil Régional d’Ile-de-France, la Mairie du 19è, le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, les fondations RATP, Vivendi, Macif et la Fondation de France. L’ANPE du Spectacle lui a apporté également son aide pour la création de ce spectacle.
5, passage de Thionville 75019 Paris