Dans l'entrepôt d'un supermarché, une employée s'endort après avoir tourné la dernière page du roman Elise ou la vraie vie. Comme une apparition, Elise surgit, alors, et raconte la période qui va bouleverser sa vie entre 1957 et 1958, en pleine guerre d'Algérie.
La jeune provinciale revit son arrivée à la capitale, le travail à la chaîne, la condition des femmes prolétaires, le racisme ambiant, son rapport à l'engagement, l'amour avec un ouvrier algérien.
« (...) Seule en scène, Eva Castro réussit à tirer toutes les ficelles de cette réalité contradictoire. Elle est tour à tour émouvante, dérangeante, intrigante, bouleversante. Elle sait retracer avec coeur et humanité l'itinéraire de ces gens simples que l'on n'évoque rarement dans le théâtre contemporain, de ces gens du peuple, trop souvent traités avec mépris et condescendance. Merci, madame. » Jack Dion, Marianne
« Eva Castro s'empare de ce récit avec une foi et sans doute un aveuglement - qui ôte toutes les réticences. Elle est à la fois forte et fragile, victime et déterminée. Par un simple jeu de cartons qu'elle déplace, elle recrée aussi facilement l'univers d'une chambre sordide que la vie grouillante d'une usine où tous les gestes sont mécanisés. C'est réussi. » Jean-Luc Jeener, Figaroscope
« Avec pudeur et émotion, Claire Etcherelli nous promène dans les méandres du souvenir. L’adaptation et la mise en scène d’Eva Castro tiennent bien la route. (…) C’est avec une extrême sensibilité qu'Eva Castro nous attache aux pas évanescents des personnages qu’elle dessine. A découvrir. » Dimitri Denorme, Pariscope
« Elise incarnée par Eve Castro surgit véritablement du livre magnétique de Claire Etcherelli à la fois timide et révoltée, authentique. » Evelyne Trân, Le Monde.fr
« Eva Castro habite admirablement, à la première personne du singulier, cette histoire qui ne cesse d'avoir l'âcre parfum du vécu en un moment historique donné dont les relents, n'est-ce pas ?, s'exhalent de plus belle ces temps-ci. (...) La langue rase de Claire Etcherelli, consciemment assumée, résonne avec le plus juste timbre et parle à nouveau très fort, sur le mode de l'intime orchestré avec grâce, tout en affects tendus, sans un pouce de graisse pathétique. » Jean-Pierre Léonardini, L'Humanité
J'ai lu ce roman, qui a bouleversé plusieurs générations, à l'époque des émeutes des banlieues à l'automne 2005, suivies plus tard par une mobilisation des étudiants et des jeunes précaires qui a traversé la France au printemps 2006. J'ai vu dans les jeunes révoltés des banlieues, les descendants des ouvriers immigrés décrits dans le roman.
Aujourd’hui, Elise ou la vraie vie continue de m’émouvoir et me questionne : Où en sommes-nous de la vraie vie ?
En choisissant ce texte, je m’intéresse à un travail sur la mémoire et à une réflexion sur notre présent. Les sujets abordés nous concernent encore : la guerre d’Algérie, le capitalisme, le besoin de réagir par l’engagement à une violence subie, les dérives de ceux qui perdent en chemin la fidélité à la source de leur engagement, la condition des femmes au travail, le racisme, l’amour comme antidote contre la barbarie.
Je vois en Elise l’être humain confronté à l’agression d’un système délétère, et qui garde, malgré tout, sa capacité à aimer, à s’émouvoir, à espérer, à résister. Je monte aussi ce spectacle comme une invitation à entretenir ces facultés.
Dans mon adaptation, j'ai choisi l'entrepôt d'un supermarché, comme symbole du système politique et économique qui sévit encore dans le monde. Le récit d'Elise, ouvrière à la chaîne en 1957, nous parvient plus d'un demi-siècle plus tard à travers Elsa, une jeune caissière. A partir de l’histoire que raconte le roman, j’ai construit un récit privilégiant les passages qui mettent en relief la prise de conscience sociale et politique d’Elise. J’ai mis le récit au présent, en grande partie, pour le rendre plus proche et mieux servir l’incarnation de ce monologue (il s’agit d’un roman écrit à la première personne et c’est à travers le personnage d’Elise que le roman se raconte), tout en conservant l'écriture sobre et précise de Claire Etcherelli.
Le jeu, le décor, la bande son et les lumières sont travaillés dans la mise en scène du récit de façon à transmettre l’empreinte des sensations gravées dans le souvenir d’Elise.
Eva Castro
Tout est là, en une heure : Eva Castro s'est vouée à représenter les principaux traits du roman et ils sont présents : le travail inhumain, le racisme, la guerre, l'amour, la condition féminine. Adaptation, mise en scène, jeu, scénographie forment un creuset efficace et un écrin magnifique pour ce spectacle. Pas un instant pour s'égarer, on est captivé de bout en bout. Bienvenue et merci !
Tout est là, en une heure : Eva Castro s'est vouée à représenter les principaux traits du roman et ils sont présents : le travail inhumain, le racisme, la guerre, l'amour, la condition féminine. Adaptation, mise en scène, jeu, scénographie forment un creuset efficace et un écrin magnifique pour ce spectacle. Pas un instant pour s'égarer, on est captivé de bout en bout. Bienvenue et merci !
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