« Le lundi est bleu, mardi est rose, le mercredi vert, jeudi est jaune, vendredi marron, samedi orange le dimanche est violet... C’est ainsi que s’inscrivent les jours de la semaine depuis l’âge de mes cinq ans dans ma mémoire. Méthode infaillible pour apprivoiser le temps et lui donner déjà le goût de l’éternel recommencement...
« White light », c’est le titre d’un tableau de Jackson Pollock que je crois avoir vu il y a des années au Moma de New York et dont F.Y.J m’a envoyé la reproduction sur une carte postale.
Outre les couleurs disséminées de ce tableau qui constituent comme un « fond », des épaisseurs de « blanc » se détachent en surimpression créant dans la toile des ouvertures, faisant deviner de multiples réseaux subtils.
Ce que me suggère ce tableau dont la vision complète m’est lointaine et floue, correspond à l’idée d’une mémoire forcément fragmentaire qui inscrit les évènements de notre vie dans un cycle temporel inexorable.
En poursuivant un travail sur la perception du temps, sur sa répétition, modification et fluctuation, White light serait l’occasion de travailler sur la mémoire, sur ces « brèches » à la fois intemporelles et instantanées que forment les souvenirs lorsqu’ils remontent à la surface, avec l’hypothèse que « la mémoire ne conserve rien, absolument rien, de notre sensation compliquée et factice qu’est la durée. »
Emmanuelle Vo-Dinh
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