Entre sable et lune, dans la pénombre de l’interdit, deux femmes vêtues de noir, bras nus, cheveux en liberté. Dans le quotidien de leurs gestes, dans la pulsion qui mène au rituel, deux femmes qui invitent à la cérémonie, à la transe.
Elles se frappent la poitrine. Le geste est lancinant, violent jusqu'à l'épuisement, jusqu'au cri muet, jusqu'aux larmes. Puis s'en vient la danse, la transe. Elles tournent et frappent dans leurs mains lorsque, soudain, elles se figent, dans le silence, et paraissent totalement voilées de noir. Fatmeh, la fille préférée du prophète, celle qui a pleuré son père et prénommé sa quatrième enfant Oum Kalthoum, le nom aussi de la diva égyptienne dont on entend la voix majestueuse... Le chorégraphe libanais, Ali Chahrour, puise au cœur de la mémoire collective arabe pour donner geste à ses deux interprètes, pour saisir les instants gagnés sur l'écume du quotidien et la violence des jours proscrits. Chaque mouvement est une conquête sur l'entrave et l'oppression, et les deux danseuses semblent se jouer du voile et des interdits, dans une invitation partagée, dans un tournoiement des désirs.
Fatmeh est une lamentation d'une sobre et élégante beauté, une lancinante mélancolie. Un duo pour se défaire des entraves, déjouer les anathèmes, pour dire la sensualité et la liberté retrouvée.
« Sur des mélodies célèbres de la diva égyptienne et des percussions profondes qui remuent les tripes et concourent à captiver le public, Fatmeh déroule une série de tableaux centrés sur des mouvements symboliques forts. » Rosita Boisseau, Le Monde, 23 juillet 2016
inhabituel étonnant prenant intense riche profond deux femmes habitées hantées de nos douleurs magnifique et tragique
Pour 1 Notes
inhabituel étonnant prenant intense riche profond deux femmes habitées hantées de nos douleurs magnifique et tragique
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