Spectacle en allemand, en anglais, en français.
Un recueil d’anecdotes
L'équipe
Meret Becker est musicienne, chanteuse, comédienne, conteuse et virtuose de la scie musicale. Dans son travail, elle recherche toujours la magie, la poésie et l’amour sous ses multiples formes.
Fragiles est un album de chants d’amour - un recueil d’instantanés, d’histoires et d’ambiances liés. Les chansons de Fragiles sont parties d’anecdotes racontées librement entre amies. Elles s’inspirent d’histoires amusantes et exotiques glanées à travers le monde, mais aussi d’événements vécus par des proches. Ainsi la chanson Unreal (Irréelle) a pour héroïne la grande-tante âgée d’une amie qui n’était plus là pour personne à partir de dix-neuf heures chaque soir, car elle avait besoin de temps pour se faire belle. Elle enfilait une robe de soirée, se maquillait, se coiffait et se parfumait pour retrouver à 20 heures précises, un verre de vin pétillant à la main, le présentateur du journal télévisé. Très entichée de monsieur, elle ne doutait pas un instant qu’il pût la voir, tout comme elle le voyait chaque soir.
De telles marottes, attendrissantes, n’éveillent pas chez Meret l’habituel sentiment de pitié. Elle y lit plutôt le pouvoir de l’imagination, l’esprit enfantin survivant dans un corps vieillissant et le sérieux mis à poursuivre certains fantasmes personnels. Douée pour l’empathie, elle se met à la place des personnes “Qu’est-ce que ça fait intérieurement ?“ se demande Meret, toujours et d’abord. La chanson Unreal s’aventure ainsi poétiquement dans l’illusion, normalement fermée au monde extérieur.
C’est la manière de travailler caractéristique du quatrième album de cette artiste remarquable. Fragiles explore avec sensibilité les points très nuancés de rencontre et de fusion entre jeunesse et vieillesse, que Meret nomme des “anachronismes“ et qu’elle s’attache à découvrir et à exprimer. Par exemple, un jeune homme travaille dans une maison de retraite. Les pensionnaires perdent peu à peu la mémoire, mais des rêveries amoureuses fleurissent dans leur imagination, mêlant le passé et le présent. Un monde unique émerge, un microcosme dont le jeune homme, alias Meret, est l’invité. Dans chaque chambre, un destin différent et un autre rêve, donnant naissance à une chanson d’amour.
Heute (Aujourd’hui) regroupe des passages du journal intime d’une dame affectueusement nommée “la comtesse“ par les jeunes soignants : fragments de souvenirs, émotions très anciennes, de l’époque où un genou dénudé par inadvertance faisait rougir. Sa mémoire finalement envolée, la “Comtesse“ n’inscrit plus quotidiennement dans son journal qu’un mot d’introduction : “Aujourd’hui…“
Outre cette vision des frontières brumeuses entre jeunesse et vieillesse, l’autre thème central de l’album est le jeu entre l’être et le paraître. Gläsernes Gesicht (Visage de verre) est une observation pénétrante de ce qu’une “fleur de trottoir“, vêtue de manière aguichante et “experte en gueulantes professionnelles“, masque sous cette façade. Surprise par une averse, elle dévoile le côté tendre de sa nature. Glissant et tombant sur le trottoir mouillé, elle parvient même à réduire sa délicieuse impertinence berlinoise à un simple murmure. Meret est tout à fait dans son élément avec cette chanson, axée sur la fragilité. Non seulement elle interprète brillamment la vulnérable Lolita, mais elle parvient à une sorte de lyrisme qui suscite la compassion et appelle au sens du comique.
Quand elle “parle vrai“, sa langue, son expérience et son côté gamine font un tout. Chez elle, vulnérabilité et sens de la répartie sont inséparables. Dans le bouillonnant Zirkus, Meret nous fait partager un rêve personnel : la vie d’une enfant dans un cirque ambulant, existence symbolisant à la fois l’indépendance intime et sociale.
Die Flickenkönigin (La Reine du rapiéçage) s’inscrit musicalement dans la tradition de Hanns Eisler (un des plus célèbres compositeurs de musique socialiste), déjà sensible dans les précédentes productions de Meret : combinaison très réussie de structures familières et désuètes et d’effets sonores contemporains, fable féérique débordant du besoin enfantin d’être consolé.
Pour Fragiles, Meret a travaillé avec un éventail de talents très divers. L’une des musiciennes allemandes les plus inventives, Ulrike Haage, au piano et aux claviers, contribue par toute une gamme de sons et d’effets électroniques à donner une dimension fantastique à la musique de cet album. Depuis de nombreuses années membre du groupe berlinois Rainbirds, elle a signé la composition, les arrangements et la direction musicale de créations pour la radio et la scène. Elle a récemment collaboré à Reise, Toter (Voyage d’un homme mort) de Durs Grünbein, poète distingué par de nombreuses récompenses, et a été directrice musicale de Nachtmahr de Meret Becker, dans sa version scénique en 1999. Buddy Sacher mérite le titre universitaire de Docteur en guitare.
Membre de la troupe Ars Vitalis, il a déjà participé aux nombreux projets musicaux de Meret. La présentation de Fragiles comptait beaucoup pour Meret, si sensible à la poésie visuelle et aux images. C’est pourquoi elle s’est tournée vers l’œuvre de Lars Henkel, un peintre dont elle admire beaucoup le travail. S’inspirant de Dada et du Bauhaus, Henkel a mêlé l’ancien et le moderne - le dessin à la main et l’infographie du dernier cri - pour réaliser un travail vidéo qui ressemble à un magnifique collage surréaliste, illustrant les thèmes de Fragiles.
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