En 1985, le chorégraphe Santiago Sempere crée sa propre compagnie et oriente ses recherches vers le XVIIe siècle espagnol et ses archétypes en peinture et littérature, prétexte à interrogation sur différents codes et processus de composition. Il s’intéresse au flamenco, au kathak et kathakali, puis au nô, sources de différentes études et oeuvres chorégraphiques, en quête d’une mémoire chorégraphique vivante.
La matière gestuelle et narrative de ce spectacle s’inspire du personnage de François d’Assise, elle s’insère dans la trame « d’ensemble » tissée par une vingtaine de danseurs. Chacun d’eux habite les thématiques du désir, la déception, la r évolte, la quête, le retrait, le renoncement et l’adhésion à une cause, libres d’asservissements idéologiques. Une vision transcendante, mais non conventionnelle, intemporelle des choses et du sens de l’existence.
François et la Forêt est une création pour 20 interprètes qui questionne le rapport à l’autre, aux autres, le groupe organique dans lequel les individus se distinguent et se rassemblent, la manière dont ils obéissent à certains archétypes de comportement, à leur insu ou malgré eux.
« Santiago Sempere… tempérament écorché, danse oscillant entre pratiques méditatives et violence contenue, il poursuit une interrogation profonde sur le mouvement et la présence du corps au regard du public, privilégie l’intensité du travail sur la spectacularité de la forme (dont il maîtrise cependant tous les artifices) en s’éloignant des sentiers battus par les medias. » La Danse du XXe siècle - Isabelle Ginot, Larousse p250
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