En langue italienne.
Dans les toutes premières années du XVIIe siècle, William Shakespeare n’avait pas résisté à mettre sur scène l’impétueuse reine d’Egypte, Cléopâtre l’ensorceleuse, maîtresse de César et de Marc Antoine. Un siècle plus tard, Haendel se laissa prendre aussi à ses charmes et composa autour d’elle l’un de ses opéras les plus brillants et les plus ambitieux. Créé à Londres en 1723 par la Royal Academy of Music, Giulio Cesare in Egitto fut écrit pour les plus grands chanteurs de l’époque : Senesino, Francesca Cuzzoni ou encore Margherita Durastanti. Jamais le sens du théâtre du compositeur n’a été aussi vif, mêlant irrésistiblement les genres. Jamais son génie mélodique ne fut aussi rayonnant : la partition contient certains de ses plus précieux joyaux, comme les airs de Cléopâtre, tour à tour chants de séduction ou de lamentation. Et jamais non plus son orchestre ne fut aussi riche et expressif. Oui, décidément, Shakespeare n’est pas loin... Après le succès remporté par cette production à sa création, Emmanuelle Haïm et Laurent Pelly se remettent à ce Haendel étourdissant.
Musique de Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Livret de Nicola Francesco Haym d'après Giacomo Francesco Bussani
Direction musicale : Emmanuelle Haïm
Mise en scène et costumes : Laurent Pelly
Décors : Chantal Thomas
Dramaturgie et collaboration à la mise en scène : Agathe Mélinand
Lumières : Joël Adam
Avec l'Orchestre et Choeur du Concert d’Astrée
Le livret de Nicola Francesco Haym s’inspire en grande partie de celui de Giacomo Francesco Bussani, mis en musique par Antonio Sartorio en 1677. L’action est fondée sur la visite de Jules César en Egypte en 48 av. J.-C. Le livret mêle les amours de Cléopâtre et de Jules César, la lutte pour le trône entre la reine d’Egypte et son frère Ptolémée, la douleur de Cornélie, veuve de Pompée, le désir de vengeance de son fils Sextus, la rivalité entre Ptolémée et son général Achillas, qui cherchent tous deux à séduire Cornélie. C’est le cinquième opéra écrit par Haendel pour la Royal Academy of Music, et, de loin, le plus fastueux par la richesse mélodique, la variété des styles et l’utilisation des choeurs, originale pour l’époque. C’est aussi l’une des ses œuvres les plus dramatiques. Le caractère de Cléopâtre est dessiné avec une grande subtilité. Ses airs Se pieta, V’adoro pupille et Piangero la sorte mia sont parmi les plus expressifs écrits par Haendel. Les airs de César le font apparaître comme un homme d’action. Le caractère poignant de la douleur de Cornélie fait contrepoids aux réactions extraverties de César et à la frivolité de Cléopâtre : la musique qui lui est attribuée révèle, derrière sa désolation, un personnage doté d’un courage à toute épreuve et d’une grande sérénité.
Place de l'Opéra 75009 Paris
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