Gus

Un brin bipolaire, griffu et partiellement édenté, Gus pourrait être l’anti-héros du chat domestique. Sébastien Barrier lui compose une épopée philosophico-sociale qui débute dans les poubelles d’un cinéma où a été abandonné l’animal, une pancarte accrochée au cou indiquant : « Prenez-moi s'il vous plaît ». A partir de 10 ans.

A partir de 10 ans.

  • L'artiste et le chat

Gus perd ses poils et mord à pleines dents. Souffre-t-il d’être trop aimé, après ne pas l’avoir été assez ? Sébastien Barrier raconte l’histoire d’un chat mélancolique, un chat qui parle, discute, chante. Sur des musiques de Nicolas Lafourest et des dessins de Benoît Bonnemaison-Fitte, Sébastien Barrier déroule en solo un road movie aussi cabossé et émouvant que son héros. En évoquant avec humour (noir !) les thématiques de l’exclusion, de la différence et de la fragilité, la pièce est un miroir tendu à notre société. Parcours de chat atypique et attachant, ce conte musical et graphique célèbre la vie dans toute sa poésie. Inutile de kidnapper un enfant pour y assister, les adultes y trouveront leur compte !

  • La presse

« Rythmé par la batterie et la fantaisie de Sébastien Barrier, les riffs de guitare de Nicolas Lafourest, illustré par les dessins au charbon de Benoît Bonnemaison-Fitte et des rafales de mots sur grand écran, ce conte musical et graphique est joliment foutraque. Il serait destiné aux enfants. Mais pas besoin de prétexte, ni de kidnapper un gamin, son neveu ou sa filleule, pour le voir, allez-y comme des grands ! » Thierry Voisin, Télérama Sortir, 2 décembre 2017

« Le batteur de pavé [Sébastien Barrier] sait alpaguer le public comme personne. Les enfants ouvrent grand les yeux et les esgourdes. Drôle de gus ce gars qui parle sans reprendre sa respiration, entouré de ballons noirs qu'il éclate à coups de bottes. Qui chante aussi, derrière sa batterie, les aventures de son matou errant. » Étienne Sorin, Le Figaro, 4 décembre 2017

« Une poésie à la fois tendre et joyeusement trash. » Le Journal du Dimanche

  • Note d'intention

« Gus propose de brosser le portrait du chat éponyme. C’est celui de Nicolas Lafourest, guitariste et ami qui m’accompagnera sur ce spectacle. Nous jouons déjà ensemble au sein de Chunky Charcoal.

Quand, il y a trois ans, j’ai rencontré Nicolas, la découverte de son félidé ne m’avait pas non-plus laissé indifférent. Gus est en effet un chat singulier.

Pour la petite Histoire l’homme et le chat se sont trouvés un dimanche, il y a dix ans, aux abords du cinéma d’art et d’essai de la périphérie toulousaine dans lequel Nicolas officiait en tant que barman. Malgré son extraordinaire mémoire et son étrange capacité à se souvenir de presque toutes les dates qui jalonnent sa vie, Nicolas avait, ce jour-là, oublié de se munir d’un cadeau à offrir à sa compagne dont c’était pourtant l’anniversaire.

C’est sans doute le hasard qui mit ce chat sur son chemin. Plus précisément dans les poubelles du cinéma en question. La petite boule de poils noire et famélique d’un mois et demi qui deviendrait Gus y reposait au milieu des détritus, un panneau noué autour du cou portant, en lettres blanches sur fond noir, la mention « prenez-moi s’il vous plaît ».

Nicolas, curieux des rapports qu’hommes et bêtes peuvent nouer et déjà dépendant par ailleurs d’une relation forte avec un gros chien d’origine russe, Doudko – qui deviendra évidemment le meilleur ami de notre héros – s’est exécuté, et Gus devint ainsi le cadeau in-extremis de sa compagne.

Si Gus semble avoir manqué d’amour dans les premières semaines de sa vie au point qu’un humain l’abandonne, non-encore sevré, dans des poubelles, fussent-elles celles d’un cinéma d’art et d’essai, il n’en manqua plus jamais par la suite : Nicolas s’est dès lors employé à le couver d’affection.

Comment expliquer alors qu’il est devenu ce chat quasiment dangereux, qui siffle, gifle, crache, mord et griffe dès qu’un autre que lui s’en approche ? Pourquoi – question à laquelle le propre vétérinaire de Gus n’a pas le moindre début de réponse – a-t-il un jour perdu toutes ses dents du haut en quelques heures seulement ? Est-il normal que des parts entières de son pelage disparaissent et ré-apparaissent successivement au gré des errances de ses insondables humeurs ? Pourquoi Gus voue-t-il à la compagne de son sauveur une quasi détestation au point de s’épuiser parfois à redescendre de la chambre matrimoniale certains de ses vêtements pour les déposer, telles des proies mortes, devant la porte d’entrée de la maison ? Pourquoi reste-t-il si méfiant, sans cesse sur ses gardes, à l’affût de quelque danger, quand tout autour de lui n’est plus, désormais, qu’affection et sérénité ? Gus est-il déprimé ?

Déprimé de ne pas avoir été assez aimé, ou de l’être trop après ne pas l’avoir été du tout ? Peut-on souffrir d’être trop aimé ? Se remettre d’un abandon ? Peut-on aimer et abandonner ? Un chat qui griffe est-il nécessairement méchant ? Comment comprendre Gus ? Et surtout, Gus est-il heureux ? »

Sébastien Barrier

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Spectacle terminé depuis le vendredi 28 février 2020

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