Ecris et mis en scène par Gérald Garutti, Haïm – à la lumière d’un violon retrace la vie réelle de Haïm Lipsky, juif polonais né à Lodz en 1922 dans une famille ouvrière pauvre, devenu violoniste à force de volonté, et sauvé de l’enfer concentrationnaire grâce à la musique. À sa sortie d’Auschwitz, Haïm a rejeté le polonais et complètement arrêté la musique – sa passion, sa vocation, sa survie - pour ne plus parler que deux langues : le yiddish et le silence. Aujourd’hui, à 90 ans, il parle hébreu, et presque tous ses enfants et petits-enfants sont devenus des musiciens internationaux.
Sur le plateau, quatre voix musicales tressent le récit porté par la comédienne-conteuse : le violoniste virtuose Naaman Sluchin, ex-premier violon du quatuor Diotima et petit-fils de Haïm Lipsky, qui représente son grand-père ; la pianiste classique concertiste internationale Dana Ciocarlie ; et l’éclatant duo klezmer les Mentsh, composé de l’accordéoniste Alexis Kune et le clarinettiste Samuel Maquin. Résonance d’une vie à travers un siècle extrême, ce conte musical où alternent morceaux classiques et mélodies klezmer témoigne de la survie par l’art, de l’espoir préservé jusqu’au cœur des ténèbres et du fil de la transmission.
Puisque la musique définit l’essence même de la vie de Haïm Lipsky, elle constitue le cœur absolu du spectacle. Classique, elle embrasse la Pologne de Chopin à Szymanowski, traverse la MittelEuropa de Bruch à Bartók, touche au Nouveau Monde avec Bernstein. Klezmer, elle fait virevolter les mélodies de toute l’Europe de l’Est, des nigunim liturgiques aux danses populaires. Interprétée par des artistes concertistes à la carrière internationale, elle fait se répondre musiciens classiques et klezmorim en une rencontre inouïe, où virtuosité rime avec vitalité et humanité.
Une création de la compagnie C(h)aracteres.
L’histoire de Haïm Lipsky doit être racontée par des hommes à des hommes. Le théâtre est ainsi fait qu’il rassemble des gens en attente : nous attendons que cette histoire, venue du passé, d’un presque-présent, nous aide à vivre aujourd’hui et demain. Le théâtre commence lorsque quelqu’un vient répondre à cette attente. La récitante ouvre le récit de la vie de Haïm Lipsky. Il en sortira tout un monde. Les couleurs bigarrées du Yiddishland d’avant-guerre, chassées bientôt par le gris du ghetto, la lumière blanche, aveuglante, du camp des camps, Auschwitz. Puis le retour au vert des plaines libérées, et la conversion aux couleurs bistres de la terre promise.
La récitante fait passer sous nos yeux ces toiles de l’histoire, et leur donner la chair de la vie des hommes. Elle endosse un personnage fugacement, puis le range dans le récit pour en prendre un autre, ou deux. Mais surtout elle s’appuie sur les quatre musiciens du spectacle, qui ont la responsabilité de devenir la famille de Haïm, son peuple. Le piano de Dana Ciocarlie constitue ainsi le centre de la scénographie en même temps que le centre du foyer de Haïm.
Ainsi, dans le temps de l’innocence qu’est ce Yiddishland d’avant-guerre, ils égrènent ensemble quelques rites juifs, ils sont la famille réunie et n’hésitent pas à tenir une place dans l’histoire, qui un cordonnier, qui un musicien klezmer rencontrés par Haïm. Quant au violoniste, petit-fils de Haïm, c’est lui qui joue le rôle de son grand-père. Arrive la guerre, les corps se recroquevillent, ils sont épars sur le plateau. L’éclatement des repères de Haïm se lit dans l’éparpillement des corps des musiciens. Ce que Haïm a eu à reconstruire après-guerre sera mis à l’épreuve au plateau. En somme, les musiciens seront cette fois la descendance de Haïm, les juifs qui se rassemblent et forment une nation.
La théâtralité du spectacle repose donc sur une complémentarité entre la récitante et les musiciens, qui endossent tour à tour les personnages du récit. Certaines scènes sont ainsi esquissées avec le support des musiciens qui jouent de leur instrument. D’autres dissocient la scène jouée (par les musiciens) de la scène racontée (par la récitante). Tous sont la mémoire de Haïm. Sur la base de deux métiers, celui d'actrice et celui de musicien professionnel, nous entendons trouver les bases d’une choralité qui porte le sens du destin de Haïm Lipsky.
« Un spectacle hors du commun. […] Ce qui nous est montré ici est une leçon de vie. » Alain-Gérard Slama, France Culture, 8 mars 2012
« Il y a dans ce spectacle toute la noblesse d'une vie prise dans les tumultes de la grande histoire. » Armelle Heliot, Le Figaro, 14 février 2012
« La musique joue ici le rôle d’antidote à l’excès d’émotion, elle réjouit, apaise, mène la danse de ce théâtre musical pas comme les autres. » René Solis, Libération, 18 février 2012
« Comme dans la vie d'Haïm, une force salvatrice emporte tout. La musique. » Nathaniel Herzberg, Le Monde, 2 mars 2012
« Cinq silhouettes qui ressemblent à des diapasons autour desquels s’organise la sublimation du terrible. » Cynthia Fleury, L’Humanité, 1er février 2012
La récitante , Mélanie Doutey , est souvent inaudible et c' est regrettable car elle devait faire corps avec les musiciens pur mieux comprendre l ' histoire de Haim Lipsky ..........
La récitante , Mélanie Doutey , est souvent inaudible et c' est regrettable car elle devait faire corps avec les musiciens pur mieux comprendre l ' histoire de Haim Lipsky ..........
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