Présentation
Note de travail
Distribution
Un esprit de joyeuse contestation, une soirée tonique et entraînante Mais oui, on loublie parfois, Bertolt Brecht a écrit des « tubs » inusables, qui survivent aux stars qui les ont chantés. Bilbao, Surabaya Johnny sont de ceux-là et appartiennent à Happy End , une de ces formes brèves de théâtre musical quil affectionnait et qui marque la première collaboration du dramaturge avec Kurt Weill.
Admirateur de Karl Valentin, de Charlie Chaplin et friand de jazz, Brecht ne cherchait pas seulement de nouvelles formes dramatiques pour exciter lesprit danalyse du public, il sintéressait à toutes les formes de spectacle et sa rencontre avec Kurt Weill a été décisive.
En voulant élargir le public de lopéra en inventant des formes de théâtre chanté plus légères, débarrassées du poids des churs et de lorchestre symphonique, ils ont scellé définitivement lévolution du théâtre musical européen. Happy End et Mahagonny, sur le thème de largent et du rapport au plaisir, en sont le fleuron. Avec ces deux uvres brèves et légères, lesprit de joyeuse contestation de linstitution et lexigence dinvention de Brecht et Weill résonnent encore de nos jours comme une salutaire insolence. Tout le talent musical et théâtral de ces deux artistes est là, condensé, énergique et le tandem Jean Lacornerie (mise en scène), Bernard Yammotta (direction musicale) y fait merveille. Une soirée joyeusement tonique et décapante qui concrétise un des rêves de Brecht qui souhaitait, en arrivant aux Etats-Unis, réunir les deux uvres.
Avec Mahagonny Songspiel c’est la première fois que Brecht et Weill travaillent ensemble et leur idée est de refonder le genre de l’opéra. Non, cette fois-ci il n’y aura pas d’intrigue, même pas de situations à peine des personnages ! Ce qui sera mis en musique et mis en scène, c’est une thématique (l’argent et ses rapports avec le plaisir) et non une histoire, des champs de tensions, des rapports de force, des attractions et des répulsions entre les êtres. (...)
Happy End est de la même veine que l’Opéra de quat’sous où Brecht et Weill utilisaient la musique pour faire voler en éclat la psychologie du théâtre bourgeois. Tout à coup, abandonnant ses partenaires et la situation qu’il était en train de jouer, un acteur se mettait à chanter en premier prenant directement le public à partie. (...)
Brecht et Weill voulaient d’autres spectateurs, plus lucides. C’est cette désinvolture qui nous séduit aujourd’hui, c’est à elle que nous chercherons à être fidèle pour laisser toute sa place à la musique que Weill avait bien raison de vouloir tirer de l’oubli et qui comprend certaines de ses meilleures réussites comme Bilbao et Surabaya Johnny.
Jean Lacornerie et Bernard Yannotta
Marie-Christine Piatowski, soprano
Angelica Cathariou, mezzo-soprano
Sébastien Droy, ténor
Didier Verdeille, ténor
Gilles Bugeaud, baryton
Olivier Lacoste, basse
Alexis Galpérine, Isabelle Perez, violons
Fabien Gabel, Emmanuel Collombert, trompettes
Richard Malblanc, Jessica Bessac, clarinettes
Stéphane Paris, trombone
Richard Foy, saxophone
Michel Visse, percussion
Nelly Fourcade, piano
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville