Marie N’Diaye nous jette avec effroi dans le projet délirant de Mme Lemarchand : engager Hilda à son service, l'éduquer, la sortir de sa triste condition ouvrière, lui apprendre à s'habiller, à se cultiver, la former à la chose politique : œuvrer pour son bien. Qu’elle devienne enfin son amie ! C'est que madame Lemarchand est une femme de gauche…
Dans un tête à tête hallucinant avec le laconique Frank Meyer, mari d'Hilda, elle nous apparaît alors comme la dangereuse figure d’une bonté au revers malfaisant.
Elle utilise le fameux « c’est pour ton bien » avec la mielleuse assurance des nouveaux bien pensants. Elle apprivoise sa proie, à force de paroles invraisemblables, la vampirise lentement pour enfin la priver de tout moyen de résistance.
Avant de recevoir le Prix Goncourt en 2009 avec Trois Femmes Puissantes, l'écrivaine franco-sénégalaise Marie N'Diaye a reçu le prix Femina en 2001 pour Rosie Carpe, et est entrée en 2003 au répertoire de la Comédie-Française avec Papa doit manger. Elle vit désormais à Berlin avec sa famille.
331, rue Francis de Pressensé 69100 Villeurbanne