La Pastorale sur la Naissance de Jésus de Charpentier constitue une célébration uniformément joyeuse et élégante, à la croisée du sacré et du profane. La nativité y est évoquée par les bergers dans une suite de récits, d’airs, de chœurs et de danses accompagnés par les violons et les flûtes. L’œuvre est construite en deux parties : dans la première, les protagonistes évoquent la misère de l’humanité et en appellent à un signe divin porteur de lumière, de paix, de justice et de rédemption.
La seconde partie évoque la naissance de Jésus dans une succession de danses et de chœurs brillants et joyeux. Charpentier use avec un soin particulier des effets instrumentaux, des nuances, des contrastes, des silences ou encore des échos. L’auteur du texte n’est pas connu ; les passages de libre invention alternent avec des citations bibliques, formant un tout absolument magnifique.
C’est au soir de sa longue vie, en 1664, que Schütz composa l’Histoire de la Nativité. Comme la Pastorale de Charpentier, cet oratorio est à rapprocher des histoires sacrées des italiens Rossi ou encore Carissimi, mais, fidèle à son habitude, Schütz intègre dans ce genre sa ferveur de luthérien allemand. L’œuvre est structurée en huit intermèdes, scènes où s’enchaînent les protagonistes de l’histoire : l’ange, les bergers, les mages, les grands-prêtres et scribes, Hérode.
Ces intermèdes sont richement accompagnés alternativement par les violons ou violes, les cornets ou saqueboutes. Entre eux se place la narration de l’Évangéliste, dans une déclamation incroyablement naturelle. Au chœur d’introduction à quatre parties chantées et cinq voix instrumentales fait écho un chœur final dont la joie et l’éclat reflètent à merveille l’esprit de l’œuvre dans son entier : simplicité des émotions, merveilleuse naïveté, mais aussi profonde ferveur.
Dirigé par Benoît Haller.
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