Hobb story - Sex in the (Arab) city

du 9 mars au 3 avril 2010
1h30

Hobb story - Sex in the (Arab) city

Entre zapping télé et cours d'éducation sexuelle, une comédie et une balade « géolibertine » dans les capitales arabes. Jeux de l'amour et de ses discours, langueurs orientales et fantasmes coloniaux, codes, licences, interdits…
  • Et si par là nous entendions quelque chose...

« Trois hommes, deux femmes et un écran. Amour et sexe dévoilés sous le regard des autres, entre délires, dérives et dérapages. Mots d’amour murmurés, chantés, susurrés. Mots de sexe lancés, crus et drus. Avec l’écran de télévision comme miroir aux multiples facettes, aux multiples alouettes. Ecran total. Ecran miroir. Mon beau miroir. Mon bel écran !

D’un côté, orientalisme de pacotille, jeunes femmes lascives, langueurs et fantasmes coloniaux, travadja la moukère, fatma, sable chaud et fille du bédouin… Les jeux de l’amour et du bazar. De l’autre, dits et non-dits, silences et faux-semblants, codes, licences, interdits… Confrontation, dissimulation, et sous les apparences (et les draps) le réel, la transgression, la… libération. Entre zapping télé et cours d’éducation sexuelle, une comédie, drôle et subversive, et une balade « géolibertine » dans les capitales arabes par télévisions interposées.

L’amour télévisé, le sexe en chaînes… »

Bernard Magnier pour le journal du Tarmac

  • «  De quelle « arab city » s’agit-il ? »

« (...) L'« arab city » dont je parle est à la fois géographique et mentale. Géographique avec des pays ou régions qui nous viennent immédiatement à l’esprit quand on dit arabe, mais aussi avec des pays auxquels on ne pense pas spontanément et dans lesquels on ne veut pas voir qu’une composante importante des populations est maintenant arabe et musulmane. Il s’agit donc aussi bien du Maghreb ou de l’Arabie Saoudite par exemple, que de Paris et sa banlieue… Pour cette raison, le spectacle voyage aussi beaucoup dans les dialectes et les langues : algérien, tunisien, libanais, français, saoudien…

Mais l’« arab city » est aussi mentale et surtout fantasmée. On a tendance à penser qu’il existe un monde arabe, et surtout musulman, qui serait uniforme, dominé par une culture commune omniprésente, une sorte de bloc compact qui ferait face à un autre monde, l’Occidental. L’importance de la peur de l’Islam depuis quelques années a accentué ce fantasme. Cela se traduit, par exemple, par le fait que tous les Arabes en France sont assimilés à des musulmans, y compris dans l’esprit des plus hauts responsables. Alors qu’il n’en est rien ! Nous sommes une véritable diversité de langues, de cultures, de législations différentes, plus ou moins modernistes concernant les femmes, le divorce, la polygamie, etc.

Ce même fantasme est aussi celui des islamistes, qui rêvent d’une Ouma qui n’a jamais existé telle qu’ils veulent le faire croire. Ainsi, paradoxalement, une certaine vision occidentale de l’islam et des Arabes, va tout à fait dans le sens des plus obscurantistes. (...)

Il existe aujourd’hui dans le monde arabe des individus et des groupes qui revendiquent clairement leur liberté de choix, leur homosexualité, la multiplicité des partenaires, la remise en question de l’institution du mariage. Pourtant toutes ces évolutions ou transgressions sont occultées, niées, pour ne tenir compte dans l’espace public que du schéma normatif. Ce qui aboutit à des individus et des sociétés clivés.Ce sont là les deux discours dont je parle. (...)

Le spectacle se présente comme une sorte de zapping dans différentes télévisions arabes, avec pour sujet l’amour et le sexe.(...) »

Lotfi Achour, extraits des propos recueillis par Bernard Magnier pour le Journal du Tarmac

  • « Si vous deviez définir les ambitions de ce spectacle… »

« Plonger dans le vaste domaine de l’amour et de la sexualité dans le monde arabe en évitant les poncifs et les écueils habituels mais bien plutôt en en jouant, en en démontant les rouages, a été un défi qui m’a passionnée. Jouer de tous ces matériaux inhabituels, sulfureux, voire tabous comme les hadiths du prophète a été jubilatoire comme une manière de placer le théâtre au-dessus de tout ou plus précisément de faire théâtre de tout.

Pour moi, ce spectacle, plus qu’aucun autre, est une occasion de parler de manière à la fois intime, universelle et forte, des questions de liberté individuelle, de la complexité de tracer sa trajectoire de vie dans des sociétés et dans des communautés où l’on pense en terme de collectif, de conventions sociales, pour éviter à tout prix la « fitna », la division. Aussi lorsque l’individu s’extrait de ce diktat, le voilà pris dans les feux croisés des regards et des commentaires sur son arabité.

Je crois que finalement ce spectacle est une manière de lutter épidermiquement contre tout ce qui réduit, simplifie, amenuise les coeurs et les corps.»

Anissa Daoud, extraits des propos recueillis par Bernard Magnier pour le Journal du Tarmac

  • La presse

«Lotfi Achour parvient avec humour à traiter d’un sujet qui demeure emmuré par une vision orientaliste du monde arabe... et des banlieues. (...) Avec distance, grâce à un humour délicieux, ultime ingrédient de la réussite de ce spectacle. » Mediapart

« Hobb Story est une création réjouissante, drôle forcément mais avec une causticité non dénuée de perspicacité. » Le Journal du dimanche

« Un spectacle franchement bienvenu qui détonne dans notre paysage théâtral et participe du débat actuel sur le recul des droits de la femme, tant en Orient qu’en Occident. » Evene.fr

« Un spectacle à la fois hardi et subtil, qui mêle cinéma documentaire, théâtre et musique. » Jeune Afrique

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Spectacle terminé depuis le samedi 3 avril 2010

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