Pourquoi commémorer Rameau aujourd’hui ?
Les manifestations regroupées sous le label « Rameau 2014 » entendent dépasser le rite de la célébration traditionnelle d’un musicien en imaginant une commémoration fondée sur l’actualité de l’oeuvre et l’universalité de la pensée de Jean-Philippe Rameau. L’auteur des Indes galantes peut, en effet, susciter des réflexions qui dépassent très largement le monde musical. Avec la musique et les écrits de Rameau, c’est tout l’héritage philosophique des Lumières que l’on peut interroger. Trois exemples : - la spécificité du théâtre lyrique français d’Ancien Régime (forme des oeuvres, système de production) pose la question très actuelle de l’exception culturelle française et de la nécessité de l’affirmer dans un monde globalisé ; - l’opéra du temps de Rameau prend des formes très variées. Tantôt divertissement somptuaire à la cour, tantôt entreprise commerciale à la ville, il soulève une question qui ne cessera de se poser au cours des siècles suivants : quel doit être le rôle de l’État dans le domaine artistique ? - la pensée critique développée dans les oeuvres théoriques et polémiques du musicien pose de façon aiguë les questions de l’autonomie de l’artiste et de son rapport à la société de son temps. Placé sous le patronage de Madame Aurélie Filippetti, Ministre de la culture et de la communication, un Comité d’honneur est créé afin de coordonner et de piloter l’ensemble des actions commémoratives consacrées à Jean-Philippe Rameau. Ce Comité réunit non seulement des spécialistes de l’oeuvre de ce compositeur mais également des personnalités diverses, artistes, historiens, chercheurs, directeurs d’institutions…
Comment commémorer Rameau aujourd’hui ?
La forte vitalité de la musique baroque dans les dernières années coïncide d’une part avec le déplacement de la curiosité d’une partie du public de la création vers la recréation (oeuvres inédites ou oeuvres connues dans une version ou une interprétation nouvelle), et d’autre part avec la grande réactivité du milieu baroque dont l’économie s’adapte plus facilement aux contraintes modernes de financement et de diffusion. Bien que la légitimité des musiques anciennes soit désormais incontestable, toutes les difficultés ne sont pas résolues. Les ouvrages lyriques des XVIIe et XVIIIe siècles, et les opéras de Rameau en particulier, posent des questions délicates car ils nécessitent des forces musicales et des moyens scéniques très importants. La diffusion des oeuvres de Rameau auprès du plus grand nombre demande donc une synergie et une mutualisation des moyens au niveau national et international. À l’occasion de l’année Rameau – et sans doute au-delà – le CMBV veillera à coordonner les initiatives et à nouer un grand nombre de partenariats afin d’esquisser une économie vertueuse et réaliste de cette commémoration, encouragée par le Ministère de la culture et de la communication notamment par la création d’un Cercle de grands mécènes. Sur le plan international, la France est aujourd’hui à la tête des « nations baroques » par ses artistes musiciens mais pas forcément par la reconnaissance de son patrimoine musical des XVIIe et XVIIIe siècles. Or, faire connaître ces compositeurs et ces artistes dans une Europe musicale de plus en plus concurrentielle représente un enjeu de diplomatie culturelle de premier ordre. C’est la raison pour laquelle l’année Rameau pourra être l’une des priorités thématiques de l’Institut Français en 2014.
Quels projets de commémoration ?
Un certain nombre de projets de production sont d’ores et déjà connus à ce jour, mis en oeuvre par les maisons d’opéra, les festivals et divers lieux de programmation. Le CMBV aura la charge de valoriser l’ensemble de ces projets en en assurant la labellisation et en les présentant sur un site dédié à Rameau avec le concours du Comité des commémorations nationales. Pour rendre hommage à Rameau, le CMBV initiera un grand nombre de concerts et de spectacles mais aussi d’initiatives originales, fruit d’un dialogue entre les arts du XVIIIe siècle et ceux du XXIe, qui rayonneront internationalement. À travers ces manifestations publiques, le CMBV entend aussi questionner les modes de jeux musicaux et théâtraux, en offrant au public un regard neuf, propre à révéler Rameau aussi bien par ses oeuvres les plus connues que par des inédits absolus.
Avec les Folies Françoises et les chanteurs de l'Atelier lyrique de l'Opéra national de Paris.
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.