« Pardonnez-moi, Messieurs, mais j’ai décidé de tout dire ce soir. Regardez-vous et regardez-nous. Quatre femmes comparaissent devant quatre hommes... Et pour parler de quoi ? De sondes, d’utérus, de ventres, de grossesses, et d’avortements ! Croyez-vous que l’injustice fondamentale et intolérable n’est pas déjà là ? Ces quatre femmes devant ces quatre hommes. » Cet extrait de plaidoirie prononcée par Gisèle Halimi pour la défense de Marie-Claire, 16 ans, qui a avorté clandestinement, date de 1972. Sur le banc des prévenues à côté de l’adolescente, sa mère, ses collègues de la RATP et la « faiseuse d’ange ». Avec leur accord, l’avocate transforme la défense en une tribune publique pour dénoncer l’injustice de la loi de 1920 interdisant l’avortement.
Pauline Bureau aime croiser théâtre et questions sociétales. Comme dans son précédent spectacle Mon cœur, autour du scandale du Mediator, où elle associe la lanceuse d’alerte Irène Frachon à « une héroïne d’aujourd’hui comme j’ai besoin d’en voir sur les plateaux de théâtre », une détermination salutaire traverse ses personnages hors de la loi d’une société en mutation. Pour sa première création à la Comédie-Française, elle écrit une pièce à partir du « procès de Bobigny », dont les répercussions dans l’opinion publique ont contribué à l’adoption en 1975 de la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse. Les enjeux de sa pièce s’articulent autour de ces accusées ayant accepté de faire de leur vie un symbole, autour de l’engagement de Gisèle Halimi, autour de la détermination des nombreuses personnalités venues « témoigner » : le prix Nobel de médecine Jacques Monod, l’homme politique Michel Rocard ou, dans la lignée du Manifeste des 343, la comédienne Delphine Seyrig.
« Si le spectacle dessine avec précision (photos d'archives à l'appui) le contexte sociétal de l'époque, il révèle surtout le point de vue intime des protagonistes. (...) Claire de La Rüe du Can, si juste dans le désarroi, joue la jeune fille qu'elle fut. Pauline Bureau ne nous épargne rien de sa souffrance morale et physique. Le décor passe sans heurts du petit appartement familial à la salle lambrissée du tribunal, où Marie-Claire et ses « complices » répondent aux accusations. Cette construction, appuyée sur les témoignages et les minutes du procès, est efficace. » Emmanuelle Bouchez, Télérama TT
« La jeune metteure en scène s'attaque au procès de Bobigny qui, en 1972, a ouvert la voie à la loi Veil. Dans ce nouvel opus, elle démontre son talent unique pour conjuguer l'histoire et l'intime, le politique et l'épique. » Les Echos
« Pauline Bureau signe une pièce bouleversante sur un épisode majeur du combat mené en France il y a une cinquantaine d’années. » Le Parisien, 2 Juin 2019
Excellente pièce qui remet en lumière notre histoire si récente et si peu enseignée, sur le combat des femmes pour leurs droits fondamentaux. Les acteurs sont remarquables comme la mise en scène.
A la fois si loin et si près : l’actrice Marie-Claire (Claire de la Ruë du Can) est trop jeune pour avoir connu cette époque irréaliste aujourd’hui. C’est prenant et tellement puissant !
Du beau théâtre pour une question puissante qui nous invite à rester vigilant sur les dominations de genre. Merci à l'équipe de Pauline Bureau pour ce travail de fond qui se construit de spectacle en spectacle. Bravo à la troupe du Français pour cette performance
Un grand moment d'émotion sur un sujet hautement d'actualité, porté par une troupe remarquable .. à ne pas manquer !
Pour 15 Notes
Excellente pièce qui remet en lumière notre histoire si récente et si peu enseignée, sur le combat des femmes pour leurs droits fondamentaux. Les acteurs sont remarquables comme la mise en scène.
A la fois si loin et si près : l’actrice Marie-Claire (Claire de la Ruë du Can) est trop jeune pour avoir connu cette époque irréaliste aujourd’hui. C’est prenant et tellement puissant !
Du beau théâtre pour une question puissante qui nous invite à rester vigilant sur les dominations de genre. Merci à l'équipe de Pauline Bureau pour ce travail de fond qui se construit de spectacle en spectacle. Bravo à la troupe du Français pour cette performance
Un grand moment d'émotion sur un sujet hautement d'actualité, porté par une troupe remarquable .. à ne pas manquer !
Une pièce d'une très grande qualité tant pour l'histoire, la mise en scène, la scénographie, la musique et surtout le jeu des comédiens. Un grand merci à Pauline Bureau d'avoir abordé un sujet, encore sensible aujourd'hui lorsque nous entendons ce qui se passe aux États unis. Sans oublier certains médecins qui refusent l'IVG en France, pays soit disant, de la liberté. Parfois, j'ai ressenti de l'injustice, de la colère puis un certain réconfort lorsque la loi Veil a été projeté sur l'écran. Tout n'est pas complétement pourri dans ce monde. Encore merci pour cette très belle pièce. Jean-Louis
C’est une pièce très intéressante et un excellent spectacle. À montrer partout pour toucher un vaste public et pas seulement celui déjà informé et convaincu du Vl ème arrondissement.
Une émotion sous-tend en permanence cette pièce pleine de détermination et de souffle. Il faut ABSOLUMENT reprendre des dates car c'est trop court et il FAUT qu'on vous voit le plus possible !
Spectacle fabuleux, plus qu'utile en ces temps ou les forces obscurantistes travaillent en sous-main à remettre en cause ces droits fondamentaux des femmes. Mise en scène imaginative sans débordements comédiens parfaits, lieu très agréable ; j'ai été bouleversé et je n'en suis "sorti" qu'une fois dans le train qui me ramenait à ma province. Merci à toutes et tous qui ont participé à cette entreprise salutaire.
Le sujet est indispensable pour la jeune génération. La mise en scène est magnifique et les acteurs formidable. La prestation de Martine Chevaller est particulièrement touchante.
la pièce manque de rythme, mais vaut la peine d'être vue pour ce qu'elle nous dit du combat des femmes pour leur liberté et de la vigilance à maintenir
"Hors la loi" est un très bon spectacle. Je regrette simplement que la partie "narrative" sur "l'avant procès" n'ait ni le rythme, ni la qualité de la seconde partie : le procès, qui est vraiment formidable. Je trouve que l'on aurait gagné à simplement faire raconter l'histoire par Mme Chevalier âgée et de passer tout de suite au procès. Je ne trouve pas les deux parties égales du point de vue de l'intensité du spectacle. Il y a "des longueurs" dans la première partie, alors que la seconde partie est passionnante. Enfin, bravo quand même aux comédien(nes), qui sont tous excellents.
Pauline Bureau nous offre une vision saine de la lutte des femmes pour le droit à l'avortement au début des années 70 celles où justement je suis né. Au fil de la pièce qui nous captive 2h durant, plusieurs fois on se pose la question de savoir si presque 50 ans plus tard la situation à vraiment changée....Oui en terme d'encadrement de l'avortement, pas forcément sur l'accompagnement des consciences. Ca ne donne que plus de relief au combat de ses femmes dans une société où elles pouvaient se sentir exclaves de l'homme. Voyez cette pièce ne peut que faire réagir et c'est réussi et il serait injuste que la discussion fasse oublier le talent des acteurs y compris dans le jeu sans texte, l'actrice qui joue Marie-Claire est touchante, comme le temoignagne de Michel Rocard lors du procès de Bobigny. A voir absolument.
Spectacle remarquable, essentiel. Qui donne ou redonne de la force et remet les choses importantes de la vie à leur juste place. Un détail qui m'a touchée : à l'apparition des noms du manifeste des "343 salopes" celui de la comédienne Danièle Lebrun...qui joue dans la pièce. Quel magnifique clin d'oeil à l'Histoire ! Bravo à toute la troupe, l'auteure et metteuse en scène !
spectacle plus que parfait, mise en scène, acteurs, et surtout l'Histoire
grande pièce de théâtre , acteurs excellents , sujet traité avec justesse . nous recommandons vivement cette pièce .
21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris