Le Sud-Africain Brett Bailey est depuis longtemps un spécialiste des carambolages stylistiques. Dans la foulée de ses spectacles et performances précédents, House of the Holy Afro mêle street dance, gospel des townships et rituels chamaniques. Un cocktail explosif à la croisée de plusieurs cultures.
Brett Bailey agite un chaudron d’autant plus intense qu’il accueille les formes les plus diverses. C’est dans d’anciens lieux sacrés dans les montagnes de l’Est sud-africain que Bailey est allé enregistrer certaines des chansons au cours de cérémonies ancestrales.
Ces enregistrements ont été ensuite retravaillés par les interprètes du spectacle qui y ont adjoint des rythmes électroniques. Il s’agit de montrer que l’Afrique ne présente pas un seul visage, mais qu’elle est composée de multiples facettes ; comme si différents mondes ou différentes époques coexistaient en même temps dans un même lieu.
Ce principe, à l’origine de plusieurs spectacles créés avec sa compagnie Third World Bunfight – de iMumbo Jumbo à The Prophet –, est radicalisé dans House of the Holy Afro, où il s’agit de susciter un choc à même de remettre en question l’image trop formatée que l’on se fait souvent de la réalité africaine.
Dramaturge, metteur en scène, mais aussi plasticien, Brett Bailey interroge inlassablement les transformations à l’oeuvre dans l’Afrique post-coloniale avec les ambiguïtés et les contradictions qui les accompagnent.
5 rue Curial 75019 Paris