Pour la deuxième année consécutive, le Théâtre de la Bastille s’associe à l’Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national pour accueillir quatre chorégraphes qui explorent les rapports qu’entretiennent les corps avec les traditions et les territoires dans lesquels ils s’inscrivent.
Hymen hymne est une célébration aussi sensorielle qu’envoûtante. De la nuit profonde et archaïque jusqu’au rituel contemporain, les cinq interprètes circulent parmi l’assemblée des spectateurs et questionnent tour à tour le devenir de la sorcière. Un être hybride et marginal, une présence mystérieuse qui sonne la révolte contre les normes sociales et l’ordre établi. Peu à peu, l’espace entre les corps se charge d’une énergie trouble. Images, gestes et chants surgissent par éclats, faisant de la pratique magique un acte de résilience. Loin de tout folklore historique, Nina Santes s’inspire ainsi du mouvement écoféministe, incarné par une autrice américaine, Starhawk, dont les écrits nous enjoignent à rêver la puissance de l’obscur. À la lueur d’une lune d’acier, le vieux monde abandonne sa vieille peau dans l’espoir de renaître : l’horizon sera sorcière.
Victor Roussel
76, rue de la Roquette 75011 Paris