Les Talens Lyriques, dirigés par Christophe Rousset, vous proposent de (re)découvrir l'intégralité des symphonies de Schubert. Au programme de ce concert : Symphonie 2 en si b majeur D 125 , Symphonie 4 en ut mineur D 417 « Tragique » et Symphonie 6 en ut majeur D 589.
La Deuxième Symphonie en si bémol (1814-1815) montre un Schubert se dégageant plus franchement des influences classiques. Brahms admirait particulièrement cette oeuvre, et notamment la façon très libre qu’a Schubert de modifier les thèmes une fois qu’ils ont engendré une partie plus ou moins grande de mouvement. Si le Largo-Allegro vivace initial est le mouvement le plus audacieux sur le plan des modulations et de la forme, le finale trouve son unité dans sa structuration rythmique plus encore que dans l’originalité de son évolution tonale.
La Quatrième Symphonie en ut mineur «Tragique» (1816), baptisée ainsi par le compositeur lui-même, n’est pas tragique en fait, mais plutôt pathétique : elle porte la marque de l’inquiétude jetée dans l’âme de Schubert par le Beethoven des Quatuors op. 18 et de l’ouverture de Coriolan, notamment.
La Sixième Symphonie en ut (octobre 1817-février 1818), composée à l’apogée de l’engouement des Viennois (et de toute l’Europe) pour Rossini, est quelque peu adaptée à son époque, avec la succession méthodique de thèmes du premier mouvement, pleins d’effets alla Rossini dans les bois, et les audaces harmoniques de Schubert se limitant surtout à la section du développement. Schubert rend cependant hommage à Beethoven dans un Scherzo interrompu par des sforzandos en coups de poignard, comme les scherzos des Première et Septième Symphonies de Beethoven. Mais, jusque dans ses hésitations, la Sixième Symphonie témoigne de la part de Schubert d’une recherche constante et fort personnelle dans la direction de la grande forme, dont l’autre symphonie en ut majeur sera l’aboutissement.
1, place du Châtelet 75001 Paris