Israel Galván n’aime rien tant que déborder et surprendre un savoir-faire nourri à la meilleure tradition du flamenco.
Toutes les audaces lui sont permises. Qu’il danse seul, sur un carré nu, griffant le silence du seul martèlement sec de son zapateado ; qu’il fasse fresque du génocide dont les Tziganes furent victimes sous le nazisme ; ou qu’il noue un dialogue avec le kathak d’Akram Khan, comme on l’a vu la saison passée au Théâtre de la Ville, Israel Galván n’aime rien tant que déborder et surprendre un savoir-faire nourri à la meilleure tradition du flamenco.
Dans FLA.CO.MEN, il en déstructure à nouveau la syntaxe, fend la mémoire de ses pièces antérieures et en capte à la volée des figures qu’il charge d’une électricité nouvelle. Avec une maestria excentrique, et parfois ironique, qu’il livre sans retenue à la faconde rythmique d’une formidable flopée de musiciens et cantaores, Israel Galván fait bien plus que danser : il fait constellation d’étincelles.
Jean-Marc Adolphe
Musiciens : David Lagos, Tomás de Perrate, Eloisa Canton, Caracafe, Proyecto Lorca (Juan Jimenez Alba & Antonio Moreno)
« Cette façon de segmenter le mot donne une idée du haché menu opéré par le chorégraphe en dansant. Poignet cassé sec, lancer de jambes brisées à angles aigus, Galván n’a de cesse de chambouler son geste pour en extraire une ligne neuve, sèche, d’un éclat tranchant. » Rosita Boisseau, Le Monde, 1er février 2016
2, place du Châtelet 75004 Paris