A l’origine, le Châtelet était un château fort qui devint par la suite le siège d’une juridiction civile et criminelle du vicomté de Paris. En 1802, tous les bâtiments sont détruits sauf la tourelle du guet.
En 1851 le quartier du Châtelet et tout Paris est repensé sous l’égide de Haussmann en terme d’urbanisme et d’architecture. Ainsi, Paris est traversé par de larges travées et d’imposants bâtiments sont construits en bordure de ces travées.
1860 voit l’architecte Gabriel Davioud construire de part et d’autre de la place du Châtelet et de la colonne du Palmier deux théâtres de même style à la demande du Baron Haussmann.
Davioud est aussi l’architecte de l’ancien Trocadéro aujourd’hui remplacé par des bâtiments dont l’aile gauche abrite aujourd’hui le Théâtre de Chaillot. Le théâtre place du Châtelet est appelé en 1862 Théâtre Lyrique en remplacement de celui du Boulevard du Temple rasé selon les plans de Haussmann. Il est construit à l’emplacement de la rue de la Vieille Lanterne où le poète Gérard de Nerval s’est pendu au dessus de la grille d’un égout en 1855, à l’emplacement de l’ancien trou du souffleur du théâtre.
Incendié pendant la Commune (en 1871), le bâtiment est reconstruit par les soins de la Ville de Paris en 1874. Il prend alors le nom de Théâtre Historique en 1875 puis celui du Théâtre des Nations en 1879 et accueille la Troupe de l’Opéra Comique en 1887.
En décembre 1898, c’est l’illustre tragédienne Sarah Bernhardt qui prend la direction de ce théâtre, lui donne son nom, et anime ce lieu durant 25 ans.
Sous l'occupation, le Théâtre Sarah Bernhardt est renommé Théâtre de la Cité ; c'est Charles Dullin qui en prend la direction. En 1943, la première pièce de Jean-Paul Sartre, Les Mouches, y est créée.
Après la guerre, le Théâtre Sarah Bernhardt reprend son nom, sous la nouvelle direction d'A.M. Julien, et accueille de 1947 à 1957 le Théâtre des Nations qui invite Brecht et le Berliner Ensemble, Visconti, l’Opéra de Pékin, Giorgio Strehler et le Piccolo Teatro di Milano…
A la fin des années 60, le bâtiment nécessite de profondes rénovations. L’intérieur est entièrement démoli et ne sont conservés que les murs, le toit et la façade. La nouvelle salle en amphithéâtre vient répondre aux exigences de la scénographie contemporaine.
L’architecte Jean Perottet, les décorateurs Fabre et Tribel et le scénographe René Allio (auxquels on devra par la suite de très nombreuses réalisations culturelles, dont, à Paris, le Théâtre national de Chaillot) conçoivent une salle de 1000 places réparties sur les gradins qui, construits d’une seule volée de 25 m, sans piliers, au-dessus du foyer du public, susciteront de nombreuses imitations à travers le monde.
Le Théâtre Sarah Bernhardt devient Théâtre de la Ville en décembre 1968 pour sa réouverture au public. La façade de Gabriel Davioud est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1990.
« C’est un théâtre réinventé, avec un hall polyvalent et spectaculaire dévoilant le superbe gradin, des ouvertures nouvelles sur la ville, une coupole ouverte au public et une grande salle rééquipée, que nous pouvons redécouvrir.
Neuf. Il est comme neuf. Ni la façade, ni les toitures n’ont changé. D’ailleurs, elles sont inscrites au titre des Monuments historiques. Le Théâtre de la Ville donne toujours le sentiment d’être édifié en miroir du Théâtre du Châtelet. Mais dès que l’on pénètre à l’intérieur du bâtiment, on est saisi. Au-dessus d’un hall qui semble beaucoup plus vaste qu’auparavant, comme suspendue, impressionnante et aérienne, se déploie la coque de béton imaginée dans les années soixante par les regrettés Jean Perrottet (1925-2021) et Valentin Fabre (1927-2022), qui signèrent également et entre autres, Chaillot, Les Gémeaux, La Colline. Cette conque surplombante, c’est l’envers de la salle, l’envers des gradins! La nouvelle équipe d’architectes, Marie-Agnès Blond et Stéphane Roux, en dialogue avec Emmanuel Demarcy-Mota et ses équipes, a rééclairé l'œuvre des prédécesseurs. Et aussi les feuilles d’or de François Morellet, que l’on voit mieux. Ainsi dégagé, le hall devient une agora. Ouvert sur la place arborée, il est en contact vivant avec l’animation de la ville.
Il n’y avait pas eu de travaux d’envergure, au Théâtre de la Ville, depuis 1968. L’incendie de février 1982, qui avait touché le plateau et jusqu’à la toiture, avait conduit à de sérieuses interventions. Mais pour l’essentiel, tout était fatigué et ne répondait plus aux normes de sécurité. La réhabilitation technique a été complète, avec un cintre électronique, un plateau refait. Le bâtiment a été mis aux normes et nous avons souhaité aménager des ouvertures sur la ville. L’idée architecturale centrale développée avec Marie-Agnès Blond et Stéphane Roux a été de mettre en valeur le grand gradin de béton, tout en réouvrant totalement le hall, créant ainsi un nouvel espace. Celui-ci pourra accueillir des propositions artistiques, des répétitions, des bals, des rencontres et des débats. Nous lançons le projet du « hall connecté » permettant de relier les espaces les uns aux autres et de proposer des expériences culturelles mondiales entre le réel et le virtuel, le rêve et la réalité. La « coupole », mythique lieu de répétitions et de créations, est désormais accessible aux publics. La grande salle entièrement rééquipée et rénovée, conserve quant à elle son atout majeur : le rapport unique entre la scène et la volée de sièges, sublime et vertigineuse à la fois. »
Emmanuel Demarcy-Mota
Consulter le programme du Théâtre des Abbesses.
Join redéfinit l’idée de communauté, par le contact et le partage. Une étude sur ce qui unit les humains.
Joies et tempêtes entre tradition et modernité : treize musiciens, une jeune fille et douze danseurs au cœur d’une irlande effervescente.
Envoûtant et mystérieux, Le Songe d’une nuit d’été se déploie comme une danse féerique où se mêlent passions ardentes et enchantements magiques. Emmanuel Demarcy-Mota et sa troupe insufflent une nouvelle vie, révélant toute la richesse et la modernité de ce classique.
Six danseurs développent un vocabulaire chorégraphique qui s’appuie sur des actions détournées de leur but d’origine. Les mélodies de Bach, jouées en direct par cinq musiciennes de l’ensemble baroque il Convito, les accompagnent. Le tout est sublimé par une installation vidéo en temps réel qui donne aux corps des proportions architecturales.
Une fête unique, un appel à la danse, à la musique et au partage. Au programme : concerts, musique acoustique, poésie, ateliers et gastronomie.
C’est aux côtés d’un des plus grands choeurs de création polyphonique d’aujourd’hui qu'Abdullah Miniawy et Peter Corser dressent un arc méditerranéen fait de nouveaux rêves d’échanges, de paix et de fraternité, drainant des torrents d’émotion insoupçonnés tout en se faisant l’écho d’antiques civilisations issues de l’Orient profond.
Avec les quatorze interprètes-danseur.se.s de la compagnie norvégienne Carte Blanche, la chorégraphe Eszter Salamon poursuit sa série des « monuments », remémoration de l’histoire et invitation à en écrire d’autres. Dans The Living Monument, les figures qui habitent les lieux bâtissent des paysages monochromes où le temps se distend, où la couleur devient une force physique.
Une célébration de l’énergie du corps en mouvement, au coeur de deux écritures majeures, l’une solaire, l’autre enfievrée.
Shahram Nazeri est un chanteur emblématique de la musique traditionnelle iranienne. Son talent hors norme et sa passion contagieuse pour la musique lui ont valu une reconnaissance internationale unanime, faisant de lui un ambassadeur incontournable de la culture musicale persane.
2, place du Châtelet 75004 Paris