Après La Promesse de l’Aube d’après Romain Gary et La vie est une géniale improvisation d’après Vladimir Jankélévitch, J’ai terriblement envie de vivre d’après les écrits d’Anton Tchekhov.
Tout le monde a entendu parler de Tchekhov, l’auteur le plus joué actuellement dans le monde, le plus aimé des acteurs… mais qui connaît vraiment Anton ? Pourquoi ce petit-fils de serf, né en 1860 dans une obscure province russe, nous parle toujours si profondément de nous-même, comme si nous étions ses contemporains, ses frères ? Comment est-il devenu un tel écrivain ?
C’est ce mystère que nous voulons partager avec le public : écouter Tchekhov lui-même, raconter la vie d’Anton. Et quel meilleur espace pour le rencontrer, qu’un plateau de théâtre ? Lui, qui fut l’inventeur du théâtre moderne ! À travers ses lettres, en résonnance intime avec son œuvre littéraire et théâtrale, Anton dévoile, avec un humour féroce, sa « terrible envie de vivre ». Il se révèle comme un personnage. Tchekhovien par excellence ! Et nous invite à devenir les « acteurs » de nos vies. « Surtout, ne jouez pas, disait-il aux acteurs… essayer d’Être ! »
Corine Juresco et Bruno Abraham-Kremer
Pourquoi Tchekhov est-il l’auteur le plus joué dans le monde ? Il semble que son oeuvre réponde à cette « crise de l’humanité » que nous traversons en ce début de XXI ème siècle, une vraie crise du sens ! Tchekhov est l’homme de tous les paradoxes : petit-fils de serf, enfant battu en quête d’absolue liberté, écrivain, homme de théâtre et médecin, médecin et malade, idéaliste et réfractaire à toutes idéologies, pacifique et révolté, souffrant du manque d’argent, et généreux avec tous, soignant les pauvres gratuitement ; avec, au fond du coeur, cette haine de toutes les tyrannies – des parents sur les enfants, des hommes sur les femmes, des puissants sur les faibles… Si drôle et tragique, si cruellement tendre avec le genre humain, décrivant les hommes sans complaisance, mais sans jamais les juger…
Sa voix, comme le dit si bien Vassili Grossman, est aussi une « voie », celle d’une vraie démocratie « humaine » qui remettrait l’homme au centre de tout : « Tchekhov a fait entrer dans nos consciences toute la Russie dans son énormité ; des hommes de toutes les classes, de toutes les couches sociales, de tous les âges… Mais ce n’est pas tout ! Il a introduit ces millions de personnes en vrai démocrate, comprenez-vous ? Il a dit comme personne ne l’a fait avant lui, pas même Tolstoï, que nous sommes avant tout des êtres humains ; comprenez-vous : des êtres humains !
Il a dit que l’essentiel, c’était que les hommes sont des hommes, et qu’ensuite seulement, ils sont évêques, russes, boutiquiers, tatares, ouvriers. Vous comprenez ? Les hommes sont bons ou mauvais non en tant que Tatares ou Ukrainiens, ouvriers ou évêques ; les hommes sont égaux parce qu’ils sont des hommes. »
Nous approchons Tchekhov comme des amoureux, tout en douceur, comme il était, en essayant de garder la tête la plus froide possible… et peu à peu, nous découvrons le mystère qui se tisse entre sa vie, et son oeuvre immense : 4 500 lettres, 635 nouvelles, ses notes de Sibérie, ses carnets, 16 pièces, plusieurs milliers de lettres échangées… alors… en route !
Le spectacle est un voyage… Il nous raconte son enfance à Taganrog, sa jeunesse à Moscou, ses premières expériences de médecin, l’immensité de la steppe, ses succès – et ses échecs ! - dans les théâtres de Saint-Pétersbourg, sa traversée de la Sibérie jusqu’au bagne de Sakhaline, ses amours avec les actrices, son bonheur à Melikhovo où il écrira La Mouette… son séjour à Nice où il prend la défense du capitaine Dreyfus ; son exil forcé à Yalta, son dernier amour avec la belle Olga Knipper et sa lutte contre la tuberculose, jusqu’à sa mort, à Badenweiler, en 1904… une coupe de champagne à la main !
... dans les coulisses de sa création. « J’ai terriblement envie de vivre ! », nous dit le personnage de Platonov, le pistolet sur la tempe. Mais où Tchekhov puise-t-il cet appétit de la vie, cette vigueur ironique, qui jaillit dès sa première pièce - écrite à 19 ans - et qui animera toute son œuvre, jusqu’à sa mort…
D’où surgissent Ivanov, La Mouette, Oncle Vania, Les trois soeurs, La Cerisaie ?... C’est ce qu’on découvre à l’écoute de ses lettres adressées à ses frères, sa sœur, ses éditeurs, ses amis - Souvorine, Tolstoï, Gorki -, et peu à peu, on entre dans le secret de sa création, depuis ses premiers récits dans les revues humoristiques, jusqu’à l’incroyable aventure du « Théâtre d’Art de Moscou-Accessible à tous », avec Stanislavski, Nemirovitch-Dantchenko, Meyerhold… Un compagnonnage qui fera d’eux les inventeurs du théâtre du XXème siècle… et de lui le précurseur de l’écriture dramatique contemporaine.
Oui, c’est un pur bonheur, d’être là, dans l’intimité du théâtre, et d’entendre Tchekhov lui-même nous parler de sa vie. Comme le disait Gorki, « il fait bon se rappeler un tel homme, votre vie recouvre aussitôt sa vigueur, elle reprend un sens clair. »
aimé cette interprétation très incarnée de la littérature de tchekov , une très belle introspection sur le théâtre dans le théåtre aussi, et qui m'ont donné envie de me replonger dans ses oeuvres , peut-être "les trois soeurs" ä la Cartoucherie " Belle chance ä Bruno Kremer !
j'ai beaucoup apprécié la présence et le jeu de B A K, mais après Jankélévitch cela m'a semblé plus terne, le titre génère une attente et une pulsion que l'on ne sent pas vraiment - merci en tous cas de m'avoir donné envie de voir ou revoir les pièces de Tchekov
Je suis l'acteur depuis longtemps, mais je trouve que ce Tchekov est ennuyeux jusqu'au moment où Olga fait irruption dans sa vie - ce qui veut dire la dernière demi-heure. On est loin du Gary. Peut-être faudrait-il que BAK change d'inspiration ?
Je suis l'acteur depuis longtemps, mais je trouve que ce Tchekov est ennuyeux jusqu'au moment où Olga fait irruption dans sa vie - ce qui veut dire la dernière demi-heure. On est loin du Gary. Peut-être faudrait-il que BAK change d'inspiration ?
Pour 10 Notes
aimé cette interprétation très incarnée de la littérature de tchekov , une très belle introspection sur le théâtre dans le théåtre aussi, et qui m'ont donné envie de me replonger dans ses oeuvres , peut-être "les trois soeurs" ä la Cartoucherie " Belle chance ä Bruno Kremer !
j'ai beaucoup apprécié la présence et le jeu de B A K, mais après Jankélévitch cela m'a semblé plus terne, le titre génère une attente et une pulsion que l'on ne sent pas vraiment - merci en tous cas de m'avoir donné envie de voir ou revoir les pièces de Tchekov
Je suis l'acteur depuis longtemps, mais je trouve que ce Tchekov est ennuyeux jusqu'au moment où Olga fait irruption dans sa vie - ce qui veut dire la dernière demi-heure. On est loin du Gary. Peut-être faudrait-il que BAK change d'inspiration ?
Je suis l'acteur depuis longtemps, mais je trouve que ce Tchekov est ennuyeux jusqu'au moment où Olga fait irruption dans sa vie - ce qui veut dire la dernière demi-heure. On est loin du Gary. Peut-être faudrait-il que BAK change d'inspiration ?
Un gros travail sur l'homme, sa vie, son oeuvre...et une bonne interprétation, mais il manquait ce petit quelquechose qui crée l'émotion, que l'on s'attendait à ressentir comme dans la ''Promesse de l'aube''.
Un spectacle de vrai théatre grâce à ce merveilleux acteur auteur qu'est Bruno Abraham Kremer que je suis depuis des années à commencer par ce petit bijou qu'était monsieur Ibrahim et les fleurs du coran à ne pas rater .
une excellente performance d'acteur et un décor parfait pour nous transporter dans l'âme de la Russie profonde qu'a étudiée Tchekov tout au long de sa courte vie : un beau voyage dans le temps mais avec des messages si actuels. A voir !
Trop rare spectacle - sensible, fouillé, sans artifices, une magnifique prestation d'un auteur chercheur interprète à l'approche originale et passionnante.
Pas mal du tout.... Beau spectacle et très belle performance d'acteur
Après Gary, Jankélévitch, Tchekhov....B A Kremer possède le grand art de nous transporter avec les personnages qu'il interprète, tout en finesse et profondeur, cette fois ci moins d'émotion, mais un grand message, ce qui caractérise un artiste c'est son insatisfaction devant le monde tel qu'il est.......VRAIMENT "du grand Art"
Beau spectacle en effet, pour qui veut mieux connaître la vie de Tchekov, à travers d'autres prismes que ses trois pièces. Magnifique prestation d'un acteur seul sur scène pendant 1h40.
Bruno Abraham Kremer a souvent des propositions singulières et propose de magnifiques portraits. Seul en scène, par sa seule présence, et dans une mise en scène sobre, il fait surgir un homme, un lieu, une époque, par diverses voix. Les textes rassemblés sont beaux et parlent bien de Tchekhov, de son parcours, de son humanisme, de son regard sur le monde. C'est un très beau spectacle, très littéraire.
2è fois que je me déplace pour participer d un spectacle de b.a.kremer, la 1ère fois c était gary. 1 même dispositif narratif, 1 même façon d occuper la scène, pas d artifice spectaculaire autre que le seul qui nous embarque, celui de l acteur et de ses façons de jouer, qui nous fait voyager l arc d une vie en une exceptionnelle performance. j y avais invité un camarade pour qui c était une 1ère et qui a tout autant été charmé. un regret après ces deux rencontres -gary, tchekov, ne pas avoir vu jankelevitch.
Un grand moment de bonheur... Emouvant, drôle, subtil. Furieusement d'actualité. Allez y !
17, rue René Boulanger 75010 Paris