Jaurès ou le printemps de la parole quelle que soit la saison !
« On va réveillant les morts et, à peine réveillés, ils vous imposent la loi de la vie, la loi étroite du choix, de la préférence, du combat, de l’âpre et nécessaire exclusion. Avec qui es-tu ? Avec qui viens-tu combattre et contre qui ? » Disant cela, Jaurès a-t-il pensé qu’il serait lui aussi, un jour, un mort à réveiller ? Mais le sommeil du Panthéon est bien plus lourd que la sieste paisible et éternelle au cimetière ensoleillé de campagne à laquelle il aspirait…
Prétendons-nous que le théâtre pourrait prendre part à cette renaissance ? C’est bien présomptueux, mais toute l’entreprise de Jaurès ou le printemps de la parole se résume à ça. Redonner vie, corps et voix, sinon au Jaurès historique, du moins à cette chose qu’il porta, sa vie durant, au plus haut point d’accomplissement : l’art oratoire, dont l’exercice consistait pour lui, à faire l’unité du cœur, du corps et de l’esprit. Manifester, dans l’artifice inévitable des tribunes, une conviction simple et pure, un engagement dont la valeur est celle des serments.
Par le Groupe Théâtre Paradis.
53, rue des Saules 75018 Paris