Jean-Jacques Vanier, comédien et auteur de l’Envol du Pingouin ou Elles, est un inventeur d’histoires à rêver debout, un comique à part, infiniment fragile et tendre, qui remporte d’emblée de la sympathie. Avec ses maladresses, ses échecs à répétition et une infinie poésie, son personnage naïf déclenche des salves de rires qui lui ont valu plusieurs nominations aux Molières.
Entre festin et best-of, il a concocté un florilège des moments les plus jubilatoires de ses quatre premiers spectacles. En compagnie de la fille du musée, du petit copain à l’anorak, de Charles de Gaulle, d’Eisenhower, Jean-Jacques Vanier jongle avec les mots, égrène les choses de la vie et nous fait rire aux éclats des mille péripéties qui habitent notre quotidien.
Je vais réunir les meilleurs moments de mes quatre premiers spectacles. J’entends par meilleurs moments : les moments les plus drôles, les plus jubilatoires, probablement ceux qui ont le plus marqué l’esprit des spectateurs, immanquablement ceux qui m’ont apporté le plus de plaisir sur scène.
Pour cette fois, je laisse la poésie et la philosophie se débrouiller entre elles, mon seul critère de sélection au moment de retenir tel passage plutôt que tel autre sera le potentiel comique de chacun de ces moments. Rien n’empêche bien sûr d’essayer de le faire intelligemment mais mon seul souci dans la réalisation de ce spectacle sera la drôlerie, mes baromètres seront l’efficacité comique et le plaisir de jouer.
Parce que choisir de jouer ce Festof, c’est choisir de faire une pause dans le travail de création, c’est choisir de se reposer un instant sur le travail antérieur et je dois certainement être le seul à savoir que je l’ai bien mérité. J’assume complètement le choix du relâchement et de la décontraction au bénéfice de la liberté et du plaisir. Je pense d’ailleurs que la clé de la réussite de ce travail c’est le plaisir, un plaisir pur, total, simple et partagé. Plaisir de l’acteur, plaisir du public.
Au-delà de la joie immense de faire rire une salle, mon plaisir d’acteur c’est le plaisir de jouer juste, d’être présent sur scène à cent pour cent, concentré, libre et sincère. « Ta sensibilité j’m’en fous » disait Louis Jouvet, « Respire ». C’est exactement mon projet, avancer tranquillement, disponible, faire naître les images, laisser les situations se tendre, RESPIRER et donner ainsi le meilleur de moi même.
Parce que donner le meilleur de soi même ça ne veut pas dire réaliser un soir une performance exceptionnelle digne des plus grands etc, etc. Non, donner le meilleur de soi même pour moi c’est une attitude permanente, un état d’esprit, une hygiène de vie d’artiste, une volonté quotidienne d’être réellement là, tous les soirs, dans un don total destiné au public.
J’espère bien réussir ce pari du plaisir total. Le plaisir partagé simultanément par un acteur et un public. Et si le rire doit naître, que ce soit sans gêne et sans retenue. Pour cette partie de plaisir, à la recherche permanente de l’état de grâce, sont convoqués les personnages suivants : La fille du musée, le gars à la voiture, la prof d’histé-géo, le petit copain à l’anorak, les mecs en combinaison rouge, la boulangère, le Général de Gaulle, Eisenhower, la femme enceinte de beaucoup, Jean Valjean, la femme enceinte de moins, mon meilleur ami, la fille de mon meilleur ami, Roosevelt, le frère de la fille de mon meilleur ami, le gars à la voiture, une autre fille dans un autre endroit, un aide de camp, Irène, un chirurgien, des pompiers (plein), des Landais, des Landaises, Nicolas et Gwénael.
Ils seront là tous, disponibles et sans dramaturgie, lâchés sur scène et sans fil rouge. « Allez les personnages ! Amusez-vous ! Quoi ! Soyez un peu plus Music-Hall que Théâtre. Lâchez vous » et surtout : « Faites-moi RIRE ! ».
Jean-Jacques Vanier
5, rue Biot 75017 Paris