Spectacle en allemand en traduction simultanée. Dans le cadre du Festival d'automne à Paris.
Invité par le dramaturge du Théâtre Hora à rencontrer les acteurs handicapés mentaux qui y travaillent, Jérôme Bel a conçu un spectacle restituant l’expérience de cette rencontre : un dispositif scénique exposant la singularité de ces comédiens et affirmant la nécessité, politique tout autant qu’esthétique, à inscrire cette présence dans l’espace de la représentation.
Comment cet état, d’ordinaire dérobé au regard, vient provoquer les conventions admises (celles du théâtre et celles de la société) ? Comment donner à voir la critique immanente et radicale adressée par ces corps ?
Afin de montrer sans démontrer, Jérôme Bel a produit un Disabled Theater : « un théâtre faible, ralenti, affaibli, sans savoir-faire ». Altérant l’appareil spectaculaire, le réduisant à sa racine, il cherche à ouvrir la boîte noire pour laisser apparaître ce qu’il contient et tout à la fois retient : les blocs de présence irréductibles qui forment cette expérience que l’on appelle théâtre ou que l’on appelle danse.
Comme pour Véronique Doisneau ou Cédric Andrieux, qui dépliaient à partir d’un individu les pratiques et les discours qui le fondent, l’interprète est placé au coeur du processus : un interprète ici au pluriel, exposé dans son altérité, sa condition de minorité absolue, et où la danse prend le relais d’une parole défaillante.
Rejoignant la question qu’il ne cesse d’adresser à la scène au travers de pièces comme The show must go on, Jérôme Bel poursuit son travail de réduction de la syntaxe théâtrale pour mieux aborder toutes les dimensions qui participent à l’émotion esthétique : toucher ce qui reste quand on a retiré l’appareil, l’apparat, les enrobages symboliques.
« Ils sont une dizaine à proposer sur scène leur propre solo de quelques minutes vibrantes, au coeur d'un spectacle construit avec eux et pour eux par le chorégraphe Jérôme Bel. Moment intense d'une représentation hors normes où le spectateur est interpellé comme rarement par ce qui se joue sur scène. » Emmanuelle Bouchez, Télérama
« Ce qui est beau, ce qui est une très grande leçon pour chacun d'entre nous c'est que, sous le regard sans complaisance aucune de Jérôme Bel, [les comédiens du groupe Theater Hora] sont eux-mêmes. Ils sont libres. » Armelle Heliot, Le Figaro
« Grande claque à la morale pudibonde de ceux qui préfèrent ne pas voir et ne pas savoir, le happening libérateur initié par Jérôme Bel fait évidemment polémique mais, dans sa désarmante humilité, il s’avère d’abord un glorieux manifeste dédié à la cause de ces humains plus qu’humains. Splendide. » Patrick Sourd, Les Inrockuptibles, 16 juillet 2012
A fuir absolument !Voyeurisme malsain digne de la téléréalité!
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A fuir absolument !Voyeurisme malsain digne de la téléréalité!
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