Ne pas confondre le jongleur avec la majorette, le tireur à l’arc, le basketteur ou l’otarie par exemple. Ce sont là les premiers conseils donnés au spectateurs. Suivent quelques précisions sur les différentes sortes de jonglage avant que n’entre le conférencier, puisqu’il s’agit d’une conférence, et qu’il ne commence à parler tandis que le jongleur, son objet d’étude, rivé à son piédestal, se préoccupe peu de celui qui l’étudie.
Aperçu historique d’abord. A-t-on toujours jonglé ? Non, on peut remonter à 4000 ans seulement et en Egypte. Passons au Moyen-Âge qui nomme jongleur tout artiste, qu’il soit musicien, conteur ou acrobate. Les premiers jongleurs professionnels arrivent avec le cirque en 1768 et leurs destins sont liés jusqu’à ce qu’apparaissent les nouveaux jongleurs, ceux qui vont en faire un art, Francis Brunn et Michael Moschen aux USA, Jérome Thomas en France. Nous voilà déjà savants. La conférence quitte alors le terrain historique pour une approche sociale, économique, puis philosophique du sujet, et tandis que le conférencier devient ce joueur de mots qu’était le jongleur médiéval, le jongleur lui s’obstine à sa recherche, penseur de sa propre virtuosité.
Sur scène donc un conférencier plutôt loufoque, que Jean-Michel Guy, chercheur au département des études et de la prospective du ministère de la Culture habite avec jubilation, et un jongleur, Philippe Ménard qui avec sa compagnie, Non Nova, en résidence à Château-Gontier, mène une réflexion sur le jonglage, ses variations et ses mystères. La matière audiovisuelle est omniprésente qui nous offre en décalage constant l’improbable rencontre entre un chercheur et son objet d’étude, chacun enfermé dans sa bulle.
Compagnie Non Nova. Sur une idée de Jean-Michel Guy et Philippe Ménard.
Avec les voix de Maxence Morisseau, Cécile Bertin, Florence Harnay et Marjolaine Devilliers.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris