Lieu : 32, rue des Cordes à Caen
Josef Nadj nous propose une adaptation très personnelle du Woyzeck, l’œuvre culte et inachevée de l’écrivain allemand Büchner (1813-1837) ; un concentré muet de cette pièce qui a donné lieu à tant d'interprétations diverses. L'énigme Woyzeck se dressait sur son chemin. Il pensait devoir l'affronter un jour ou l'autre. Il en fait une œuvre déroutante et envoûtante, aux confins du théâtre, du mime et de la danse.
Pas plus que Les Veilleurs ne raconte un récit de Kafka, Woyzeck nous raconte le chemin d’humiliation et de brimades au bout duquel Woyzeck tuera son amour, Marie. Et pourtant l’œuvre de Büchner est là, en bribes d’images et de situations, en apparitions hallucinatoires, tristes et burlesques, comme elles se présentent sans doute dans l’esprit troublé de Woyzeck. Dans un univers de baraque foraine, on mange, on boit, on baise, on tue et jamais les hommes en noir ricanants ne seront plus évocateurs.
Le spectateur, comme dans Les Veilleurs, est fasciné par la poésie qui naît du frottement entre l’invention chorégraphique, la puissance de l’évocation théâtrale et l’univers littéraire (ici Büchner, ailleurs Kafka, Beckett, Borgès ou Bruno Schulz) qui tissent comme l’inquiétante étrangeté d’un rêve éveillé.
“(…) Joseph Nadj cumule les trouvailles et autres effets ingénieux détournant la pièce de Büchner en une parodie irrésistible. C’est du beau travail accompli par le jeune chorégraphe et ses danseurs-mimes-comédiens.” Echo du Centre
“Ce qui subsiste de Woyzeck ? Rien - rien, sauf le mystère de l’œuvre de Büchner que Nadj préserve miraculeusement : la vision, le tourment, le meurtre. Les basses sommations de la nature qui réduisent l’homme à n’être qu’un pantin douloureux. L’atavisme du malheur. La fatalité du gouffre.” Frédéric Ferney, Le Figaro
“Un chorégraphe, un metteur en scène, Nadj ? Non, un inventeur d’une forme à venir, c’est rare, et unique.” Luc Décygnes, Le Canard Enchaîné
32, rue des Cordes 14000 Caen