Une pièce chorégraphique radicale et
minimaliste
Interpénétration sans obstruction
Une méditation poétique et métaphysique
Une danse profonde
Bakémono §#2, deuxième volet du triptyque des Siams nous plonges dans une ouverture sur un monde de sensations, d’émotions, au cœur duquel le corps est mis en jeu dans sa vérité nue et exposé à de multiples interrogations.
Karry Kamal Karry développe un monde à la fois extérieur et intérieur au nôtre, un monde qui, sans être tout à fait de ce monde, n’en est cependant pas séparable.
Un monde où les réalités individuelles ne s’opposent pas aux autres, mais se laissent enrober dans une réalité plus grande à laquelle elles participent, au point que chaque existence individuelle devrait contenir en elle-même toutes les autres réalités individuelles. Car elles interpénètrent sans se faire obstruction, c’est à dire sans se masquer ni se faire d’ombre les unes les autres.
Monde de lumière et d’unité : s’il y avait obscurité en effet, l’interpénétration dégénèrerait en confusion. La luminosité permet au contraire la transparence, parce que l’entremêlement des rayons s’effectue en douceur, sans que l’un d’eux détruise ou neutralise l’autre.
La danse n’est plus un moment de rupture, mais tend à devenir naturelle. Toujours présente, latente toujours prête à bondir. Elle n’attend pas son heure, elle est l’heure elle même. Le silence, élément premier dans Bakémono, est au centre de ce qu’on pourrait appeler l’expérience du corps. Selon sa force d’intensité, il fait ou défait le corps, l’irradie ou l’efface. Il fascine, émerveille ou dérange et plonge dans l’extase comme dans le vertige de l’effroi. Bakémono § #2 pose autant la question de la représentation que celle de la perception.
La chorégraphie de Karry kamal Karry se déploie dans un espace qu’il crée à la mesure de ses détours ou de ses inflexion, procédant par connexion qui ne sont jamais préétablies, allant du double à l’individuel et inversement, du volontaire à l’involontaire et inversement.
Si la danse de Bakémono §#2 peut être considéré comme une faculté naturelle, c’est précisément comme processus, en tant qu’elle ne se trouve elle-même que dans des mouvements tous singuliers, produits par les trajectoires entremêlées, construisant un espace volumineux qui s’en vient s’avance, se replie sur soi, se dilue, explose, s’annihile, se déploie. Il se consacre à un travail poétique et d’une écriture radicale du mouvement par la sensation, explorant la danse profonde qui l’anime.
22, rue du Chevaleret 75013 Paris