Est né aux Comores. Danseur, chorégraphe, metteur en scène autodidacte, pédagogue, et notateur. Il est lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs, Prix Défi Jeunes (DDJS) et diplômé d''état de professorat de danse, d'écriture et d'analyse du mouvement, système Laban au CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris).

Karry Kamal Karry a fondé sa propre compagnie avec laquelle il travaille depuis trois ans. Il a crée Noir Trace… en 2001. Il a ensuite travaillé sur un triptyque dont seules les deux premières parties, Siamois § #1 et Bakémono § #2 ont déjà été présentées au public. Ce triptyque est composé de trois pièces jumelles s’inspirant du sujet des siamois, le troisième volet ESSE § #3 (quatuor) toujours en cours, sera présenté à l’International festival of contemporary arts The Body Navigation en juillet 2006 à St Petersburg.

Ouvert et désireux de rencontres, il mène en parallèle à ses propres créations des projets comme les Impro-sessions Ensemble Art Performance qui se dérouleront sous forme de concert-performance-installation, de septembre 2005 à juillet 2006 à Paris. Ce Projet se donne pour ambition de confronter des improvisateurs de free-jazz, de danse, de théâtre musical, de poésie sonore, de vidéo et de vidéo lumière. Les sessions auront lieu dans un espace-temps donné et en un lieu pensant, afin de faire se confronter des univers différents et ce dans un cadre expérimental.

En plus de son travail avec sa compagnie, et de ses recherches chorégraphiques, Karry Kamal Karry se consacre à un travail de recherche en animant les laboratoires de la Décade. Ces ateliers nomades se déroulent autant en France et qu’à l’étranger et sont la base d’un groupe de recherche pluridisciplinaire.

De 2002 à 2003, il a été en résidence à Tunis pour des projets de création en collaboration avec des metteurs en scènes et des réalisateurs tunisiens. Il a aussi profité de cette résidence pour animer des actions de sensibilisation auprès de danseurs de tous niveaux : dans cette optique il a donné, à Tunis, le Temps d’une Décade pour des danseurs, comédiens, chorégraphes et metteurs en scène.

Dès la création de la compagnie, il a associé Ralph Louzon artiste vidéaste, qui a réalisé les vidéo-danses de toutes les créations de la compagnie. Ses vidéo-danses sur Noir Trace…, Siamois § #1 et Bakémono § #2 ont été programmées dans de nombreux Festivals tant en France et à l’étranger, (Beaubourg, Vienne, Cologne, Londre, Sicile…). La vidéo-danse de Noir trace… a même été retransmise sur Arte.

Il continue aussi à recevoir et à assurer des commandes (en danse et théâtre). Notamment, il a mis en scène, dernièrement, Une scène pour Médée suite 3 au théâtre de Confluence à Paris. Il prépare S pour M…, une re-création d’une pièce de Michel Simonot, étayée par des textes chantés de l’opéra contemporain de Michèle Riverdy Médée. Cette création sera réalisée entre la France et le Liban.

Karry Kamal Karry est aussi en relation avec des comédiens, des chanteurs, des musiciens, des plasticiens, des réalisateurs, des vidéastes, des écrivains, des philosophes, des sociologues, des anthropologues et des scientifiques. Il propose aussi des projets comme le projet LACA. Ce projet, fait suite à une invitation à la deuxième édition du KOMOR 4 festival , il a pour ambition de mettre en place un laboratoire de recherche ayant pour thématique le corps, corps Comorien ici et là-bas.

Il a aussi passé commande à trois chorégraphes africains (Opiyo Okach, Nacera Belaza, Robin Orlyn) pour lui écrire chacun un solo entre 10 et 15 minutes pour avril 2006 sur le sujet de KESS KISS PASS ? Trois Fois Rien (où comment sauter par-dessus son ombre quand on en a plus ?).

La personnalité de Karry Kamal Karry, déconcerte, attire et impressionne par ses multiples facettes, sa richesse, sa radicalité, sa sensibilité, son besoin de communiquer… Au-delà des mots, au travers de ses questionnements. Sa démarche s’est développée en s’articulant à différents domaines artistiques (danse, musique, théâtre, improvisation, performance, installation…). Cette vivante exigence en acte montre bien que pour karry Kamal Karry la vie s’est toujours faite de l’art : créer, c’est toujours se mouvoir, avancer, déplacer des idées, des lignes. C’est nécessairement, agir.

« Je suis de ceux qui croient dans le temps et la maturation du travail de création comme un laboratoire. »

Karry Kamal Karry questionne le corps dans sa réalité quotidienne. Une réflexion sur le corps et son rapport au monde. C'est par sa relation au temps à la fois comme histoire et comme temps chorégraphique qu''il faut d''abord saisir la danse de Karrry Kamal Karry, dont son parcours et le destin personnel sont pourtant marqués entre sud et nord. Par sa triple appartenance aux cultures occidentale, comorienne et arabe.

Le temps avant l'espace, le temps pour maîtriser, transcender et finalement renverser au bénéfice de la danse. Les innombrables contradictions nées du déracinement et du passage, entre trois civilisations, trois cultures de penser la danse et la vie. Car pour voir toute la richesse, la profondeur, et la délicatesse des mouvements, mais aussi l'inquiétude et la violence qui habite la danse de Karry Kamal Karry, il faut comprendre la nature très particulière de son rapport à l'histoire et à la tradition. La danse de Karry est d''abord un mouvement, un cheminement au jour le jour, fondé sur un geste d'une radicalité absolue.

Une recherche, au sens propre, de l'insensé ce qui n'est pas préalablement habité par le sens. Il ne s'agit pas d'un paradoxe. Plutôt d'une nécessité première : chez ce jeune chorégraphe profondément habité par l'histoire et de sa propre responsabilité par rapport aux traditions dont il est le dépositaire, l'invention passe d'abord par la destruction de toute forme pré-établie. Cette démarche lui permet de créer dans l'instant quelque chose à l'infinie, un moment de la vie partagée avec autrui, sa danse crée une sorte de poétique de métaphysique instantanée.