Dans la pièce chorégraphique et sonore Mourn Baby Mourn, Katerina Andreou travaille la mélancolie comme une matière première. Un solo pensé comme un signal de détresse, une virulente tentative d’évasion.
À l’origine de Mourn Baby Mourn, troisième solo de Katerina Andreou, il y a un sentiment diffus de tristesse et de frustration, à la fois intime et partagé. Et si cette confusion était aussi celle d’une époque, d’une société ou d’une génération ? Que faire de ces états négatifs ? Un moteur, c’est la réponse de la chorégraphe grecque, dont le premier carburant seraient les mots, expulsés et projetés en un texte spontané, directement adressé au public. Des maux mis en mots, avec lesquels le corps de la danseuse coexiste, en une gestuelle autonome, un free style énergisant.
Mourn Baby Mourn oscille entre les sons vifs de la musique électronique et les reliefs ciselés d’une création sonore conçue avec le musicien chilien Cristian Sotomayor, en un mouvement de balancier nécessaire. Mourn, en anglais, c’est le deuil mais aussi la lamentation. Avec son titre à la tonalité pop, Mourn Baby Mourn tente de sortir d’une impasse personnelle dans un geste puissant et vital. La musique, les mots, le corps et les émotions, au pied du mur.
Place Georges Pompidou 75004 Paris