Répondre à la crise écologique passera par l’imaginaire. L’architecte Nicola Delon et le peintre Benoît Bonnemaison-Fitte animent une conférence-performance pour nous aider à regarder la vérité en face sans baisser les bras.
Les questionnements d’un architecte et l’imaginaire d’un peintre donnent naissance à une stimulante conférence dessinée, à la recherche des meilleures façons d’habiter la terre à l’heure de la crise climatique.
Comment et quoi construire quand tout vacille ? Comment investir émotionnellement les chiffres et la complexité ? Pour répondre à ces questions, le duo met en récit les initiatives collectives, locales et citoyennes qui s’inventent aujourd’hui.
À l’heure où s’accumulent mauvaises nouvelles et perspectives désespérantes - effondrement du vivant, crise écologique, crise des ressources, crise des inégalités, crise démocratique - il apparaît essentiel de reconstruire un récit. C’est un chemin possible et viable qu’esquisse ce dialogue entre les mots de l’architecte Nicola Delon et les images dessinées en direct par Benoît Bonnemaison-Fitte (alias Bonnefrite).
Ils prolongent le travail de recherche mené pour l’exposition Énergies Désespoirs, présentée au CENTQUATRE-PARIS en 2021, qui présentait des mondes en reconstruction collective. C’est cet enrichissement des imaginaires de résistance qu’impulse L’Asymétrie des baratins, sous le regard du metteur en scène Ronan Letourneur.
La loi de Brandolini, ou Asymétrie des baratins, s'énonce de la façon suivante : "La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer".
Difficile d’affronter l’urgence lorsqu’elle nous arrive exclusivement sous la forme de rapports alarmistes, de données chiffrées ou d’images effroyables de banquises rachitiques et de forêts emportées par les flammes. Répondre à la crise écologique passe aussi par l’imaginaire.
L’architecte Nicola Delon et le peintre Benoît Bonnemaison-Fitte sont bien décidés à ne laisser ce terrain-là ni aux blockbusters catastrophistes ni aux théoriciens de l’effondrement. Si l’eau est désormais cotée en bourse, certains s’ingénient à donner des droits juridiques aux fleuves. Habiter le trouble est possible : certains le font déjà.
Quand les mégafeux succèdent aux inondations, quand les pollutions s’ajoutent aux pénuries, quand la biodiversité disparaît comme neige au soleil sous un climat qui entre en ébullition, difficile de ne pas vivre dans l’inquiétude et le trouble. Les alertes écologiques se multiplient à un point tel que l’habitabilité de la terre pour tous les êtres humains paraît compromise. Dès 2050, des territoires entiers seraient inhospitaliers. Si l’on refuse les scénarios effondristes et les illusions farfelues, que faire ? Par où commencer ? Nous avons décidé de mettre de l’ordre dans nos désespoirs, en organisant le pessimisme comme le proposait Walter Benjamin. Puis nous avons collectionné les énergies de celles et ceux qui luttent, inventent et réparent le monde.
Pour partager nos recherches, nous avons choisi la peinture. Chaque image construite collectivement s’appuie sur des réalités scientifiquement documentées. La couleur face au noir et blanc : soixante énergies adossées à soixante désespoirs. Et au milieu, des extraits de la clameur qui gronde, les slogans des manifestations citoyennes réclamant plus de justice climatique. Vous êtes libres de parcourir cette forêt. Vous y perdre peut-être. Trouver un chemin entre abîmes et utopies. Contribuer à votre tour en partageant vos énergies ou vos désespoirs. Et enrichir ainsi les imaginaires de résistance.
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.