Arnolphe, qui se fait appeler par snobisme aristocratique Monsieur de la Souche, se fait fort de prouver par l’exemple qu’il a trouvé le moyen absolu d’avoir la meilleure épouse au monde et de n’être jamais trompé. Pour ce faire, il a élevé à l’abri du monde sa pupille, Agnès, la gardant dans l’ignorance la plus totale de l’amour et de l’éducation, cloîtrée intellectuellement, enfermée physiquement comme une marchandise dans un coffre-fort. Il pense que son ignorance lui garantira une totale obéissance quand il l’épousera. Agnès, en toute innocence, ne se doute absolument pas des calculs de son tuteur ni de ce projet matrimonial. Leur différence d’âge fait qu’elle le voit comme un père et non comme un futur époux. La voici devenue jeune femme. Sans comprendre ce qui lui arrive, elle tombe amoureuse d’un jeune homme, Horace, qui l’a aperçue à sa fenêtre. Amour immédiat et partagé. Horace, par hasard, prend comme confident de son amour Arnolphe. Quant à Agnès, elle fait de rapides progrès. L’amour lui donne une malice involontaire, de l’intelligence, et pour finir des ailes ! Elle va trouver le moyen d’échapper à l’emprise d’Arnolphe, qui, pris dans les entrelacs de son propre complot et dépité par l’échec de sa théorie, réalise, trop tard, qu’il est profondément amoureux d’Agnès.
L’École des femmes est la première comédie en cinq actes et en vers de Molière. La pièce fut représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre du Palais-Royal, le 26 décembre 1662, par la Troupe de Monsieur, Frère Unique du Roi. Molière jouait Arnolphe, il avait quarante ans. La pièce a immédiatement un très grand succès tant auprès du grand public du parterre qu’auprès du Roi et de la Cour. Ce succès déclencha une querelle, et même un scandale, auquel Molière répondit avec élégance en écrivant et faisant représenter La Critique de L’École des femmes. 1662, c’est l’année où il épouse Armande Béjart, fille, ou soeur, nous ne le saurons jamais, de Madeleine Béjart, partenaire, compagne et complice de la première heure. C’est elle qui a fait entrer le jeune Jean-Baptiste Poquelin dans le monde du théâtre. Dans le tollé soulevé par la pièce à la création, on pouvait compter sur les doigts de la main les voix isolées des amis de Molière ! La seule à sonner haut et fort fut celle de Boileau, penseur et homme de lettres. Il écrivit, en 1663, pour défendre Molière un texte en vers, Stances à Monsieur Molière sur sa comédie de L’École des femmes que plusieurs gens frondoient :
« En vain mille jaloux esprits,
Molière, osent avec mépris,
Censurer ton plus bel ouvrage !
Sa charmante naïveté
S’en va pour jamais d’âge en âge
Divertir la postérité. »
Boileau
Tréteaux de France et Théâtre National Populaire associés : une complicité naturelle au service du public. Après le Ruy Blas de Victor Hugo, créé pour la réouverture du TNP à Villeurbanne puis repris en tournée dans une version adaptée aux Tréteaux de France, nos deux Centres dramatiques nationaux se retrouvent avec bonheur et inversent le processus. Pour L’École des femmes, nous créerons d’abord la version Tréteaux qui prendra la route et circulera, pour aboutir, dans une seconde étape, à une re-création pour le grand plateau de Villeurbanne. La complicité entre les Tréteaux de France et le TNP est toute naturelle. Au-delà de la diffusion, nous voulons proposer des rencontres nouvelles inspirées par nos préoccupations communes d’éducation populaire. Cette ouverture n’est rendue possible que par la permanence des acteurs, acteurs-interprètes et citoyens. Nous portons, pour moi le mot « national », pour Robin le mot « de France », dans nos sigles, c’est une responsabilité, d’une certaine façon celle de rassembler une communauté autour de la langue de poètes.
J’ai déjà parcouru avec la troupe une partie de l’oeuvre de Molière, ses débuts. C’est de l’intérieur que nous avons vécu comment il passe de la farce française avec La Jalousie du barbouillé à la farce italienne avec Le Médecin volant, comment il tente une écriture à la Corneille dans Le Dépit amoureux, comment il trouve l’équilibre de son vers dans L’Étourdi, comment il s’essaie à la comédie cinglante avec Les Précieuses ridicules, comment il commence à établir le schéma de la comédie moliéresque telle qu’on la connaît avec L’École des maris.
L’École des femmes vient juste ensuite. Elle ouvre la période des grandes comédies de Cour, s’élevant à une dimension supérieure. Car toute l’humanité s’y retrouve. C’est une pièce qui touche une problématique éternelle : l’inquiétude des hommes face aux femmes, le désir de maîtriser le mystère féminin, l’abus de pouvoir des hommes. Il y a des pièces qui créent un assentiment, il ne faut pas se limiter à celles-là, mais il ne faut pas les renier non plus. Par ailleurs Robin Renucci désirait jouer Arnolphe et je pense que la demande d’un acteur est importante, qu’elle est à prendre en compte.
Christian Schiaretti - Septembre 2012
Vous croyez que tout l’esprit et toute la beauté sont dans les poèmes sérieux et que les pièces comiques sont des niaiseries qui ne méritent aucune louange ? Ce n’est pas mon sentiment. La tragédie sans doute est quelque chose de beau quand elle est bien touchée, mais la comédie a ses charmes et je tiens que l’une n’est pas moins difficile à faire que l’autre... Car enfin je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la Fortune, accuser les Destins et dire des injures aux Dieux, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et de rendre agréablement sur le théâtre des défauts de tout le monde.
Molière
nous avons apprécié le lieux, la pièce de Molière et particulièrement Renucci
Pour 1 Notes
nous avons apprécié le lieux, la pièce de Molière et particulièrement Renucci
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.