Harpagon, un père avare, s’oppose aux projets de mariage de ses enfants, Cléante et Élise. Il a choisi pour eux des partis plus lucratifs et se réserve, pour lui-même, l’amante de son fils, Mariane. Cléante et Élise s’ingénient alors à déjouer les plans du père avec l’aide de l’intendant, Valère, l’amant secret d’Élise, et de La Flèche, le valet de Cléante, qui vole la précieuse cassette d’Harpagon. Valère est accusé.
La tension dans la maison est à son comble lorsque surgit Anselme, celui à qui est promise Élise et qui se révèle être le père de Mariane et Valère, rescapés d’un naufrage. Anselme, gentilhomme napolitain, prend à sa charge les frais des mariages de ses enfants retrouvés avec Cléante et Élise. Il obtient ainsi le consentement d’Harpagon aux voeux de ses enfants.
Cette comédie en cinq actes et en prose de Molière a été écrite en 1668. Créée au Palais- Royal le 9 septembre 1668, la pièce est ensuite publiée à Paris. Médiocrement accueillie, elle n'est jouée que neuf fois avant d'être retirée. Les spectateurs sont déroutés par les "ambivalences esthétiques" et par l’utilisation de la prose (ce qui est assez rare pour une pièce en cinq actes de l’époque). Il y avait au début de 1669, un espoir de remonter L’Avare, mais celui-ci fut balayé par le triomphe de Tartuffe enfin autorisé à être joué à cette période.
L’Avare a pourtant été rapidement considérée comme l’archétype de la Comédie de Molière. Le succès de la pièce fut posthume. C'est la seconde pièce la plus jouée après Tartuffe.
D'abord il y a la farce avec son cortège de bastonnades, de quiproquos, d’intrigues amoureuses, de lazzi. On y débusque pantalone, arlequin, matamore, les canevas classiques de la commedia dell’arte. Plus loin encore : Plaute, et sa marmite. Une image de Louis de Funès à la télévision : rires. N’empêche, après le rire il reste l’inquiétude vague, plus durable (une valeur sure l’inquiétude).
Alors on y repense et c’est tout autre chose qui nous apparaît : il y a là l’histoire d’un vieux père qui exerce une domination monstrueuse sur tous et spécialement sur ses propres enfants. Pour vivre dans cette maison, il faut savoir se taire, savoir mentir (d’ailleurs L’avare est sous-titré « L’école du mensonge »). Par son vice, le père a corrompu ses enfants. La perspective de leur mort l’enchante et eux souhaitent la sienne. Le père mange dans la gamelle du fils, vend sa fille au plus offrant.
Avec L’avare se raconte l’histoire d’une génération flouée par une autre. Un ordre naturel transgressé. Je pense à certains grands chefs d’entreprise d’aujourd’hui, qui ayant largement dépassé l’âge où il est raisonnable de songer à la succession, s’accrochent à leur pouvoir jusqu’à devenir l’ennemi de leur descendance. Le viagra leur ouvre des perspectives inespérées et ils se prennent à songer à la vie éternelle. Le témoin ne se passe plus, il doit être arraché à la main du mort.
Le génie comique de Molière réside précisément en cela. Avec les procédés de la farce, il traite un sujet apparemment innocent mais dans lequel est en germe un drame terrible. C’est d’ailleurs bien cela que son époque lui a reproché : traiter des sujets « sérieux » dans des comédies.
Nicolas Liautard
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