Arnolphe, un homme d'âge mur, jaloux, égoîste et arrogant est persuadé que beaucoup d'or et d'infinies précautions lui permettront d'asservir le coeur d'Agnès, sa jeune et jolie pupille... Mais si " le petit chat est mort " l'amour que ressent Agnès pour le bel Horace est bien vivant et capable d'instruire la plus parfaite ingénue...
Rentrant d’une visite en province, il se prépare donc à épouser la jeune femme, qu’il a recueilli enfant, élevé et façonné à sa convenance. Son système : « La rendre idiote autant qu’il se pourrait ». Mais pendant son absence, Agnès à rencontré Horace, le bel Horace…L’apprenant, la réaction d’Arnolphe ne se fait pas attendre et fasse à la tyrannie du « Barbon » qui veut la séquestrer, la jeune ingénue va se révéler très vite d’une habileté surprenante…
Ecrit en 1662, ce texte puissant de Molière reste intemporel par la puissance du thème qu’il développe : la jalousie d’un homme d’âge mûr et la tentative de manipulation qu’il met en oeuvre pour asservir une jeune femme. Mais ce démiurge bourgeois n’a pas les moyens de sa tyrannie, sa superbe n’est qu’une façade qui se lézarde à la moindre anicroche. Il en devient burlesque, ridicule et prête à rire.
Entre comédie et tragédie, L’école des femmes reprend le thème classique du conflit entre l'âge de raison et l'âge rebelle à la raison. Mais Molière va plus loin qu'il n'est jamais allé. Dans la relation d'Arnolphe, qui veut arrêter à sa porte le mouvement du monde, et d'Agnès, mise à l'écart pour être modelée à huis-clos, il y a des éléments de mythologie : la naissance d'une femme, un conte à la Pygmalion, la lutte personnelle d'un homme avec un destin inéluctable. Arnolphe veut fabriquer un être à sa merci. Il va si loin dans la folie qu’il en devient burlesque. En effet, la pièce est une comédie qui traite de sujet grave mais, le personnage principal ainsi que ses deux comparses (Alain et Georgette) font rire, l’un par son obsessionnel désir d’Agnès, les deux autres par leurs incroyables maladresses. Alain et Georgette sont deux domestiques de farce, obtus, gourmands, vénaux… incapable donc de servir convenablement leur maître.
La mise en scène met en évidence le décalage entre les moyens artificieux d’Arnolphe et la réalité d’une situation qui ne peut que le vaincre, le rendant tour à tour monstrueux, cynique, pitoyable et…drôle. C’est avant tout une pièce à personnages où l’intensité des rapports passe par les acteurs.
La mise en scène sera dépouillée et axée sur le jeu des comédiens, permettant à la beauté des voix d'éclater et de laisser libre cours à l'imagination du spectateur.
Une habile création lumière et des costumes dits d’époques souligneront l’interprétation des comédiens.
En me concentrant à ancrer les personnages dans un réel très précis, très approfondi, en réfléchissant à chaque détail, en ne laissant rien au hasard, rien d'approximatif, je pourrai en quelque sorte mieux " m'occuper du reste " , c'est-à-dire laisser résonner ce qui fait écho en nous... L’école des femmes est un chef-d'oeuvre précisément parce que ce qui s'en dégage dépasse l’anecdotique. C’est un combat formidable entre la vie et la mort.
6, avenue Maurice Ravel 75012 Paris