Toute l’histoire commence par l’envie d’aller à la rencontre d’un homme et de partager une admiration personnelle, une affaire commune, une époque révolue et oser se souvenir de l’insouciance, de l’inestimable valeur du talent.
Mais aussi parler d’amour, de fascination, de cet autre, ce miroir et de fait de démesure, d’ambition et de pouvoir. Un trio, un homme, une femme, une voix… une ballade amoureuse de l’intime au public. Il ne s’agit pas d’une biographie, ni d’un hommage mais lorsque l’on se frotte à Frank Sinatra, « The Voice », il faut bien sûr évoquer le talent, la rigueur, le réconfort d’une voix inscrite mais aussi suggérer l’aveuglement que celle-ci a pu engendrer. Faut-il taire ce qu’il y a de plus obscur là où le talent procure le rêve et l’oubli ?
Peut-on encore entendre l’artiste et ne plus voir l’homme aussi ambigu soit-il ? Pardonner l’homme pour ne pas condamner l’humanité au silence ? Chanter, chanter encore… Danser, danser encore… Un décor élégant, une multitude de costumes… Entre la croisière sur un paquebot et le tour de chant à Manhattan, de la scène gigantesque à la petite chambre noire, la démesure d’une époque, d’un talent et danser au milieu de tout cela.
Se plonger dans le rêve et en arracher le magnifique et l’immonde, révéler le monstre. Deux interprètes traversés par cette voix pour saisir toute l’ambiguïté du personnage, l’ambiguïté de la vie amoureuse. Du noir, beaucoup de noir… Sombre, profond, trouble, brillant, élégant, mystérieux, réfléchissant… une mer noire. Strangers in the Night ! Quelques visages, des regards portés au public… mais que regardez-vous ?
La musique ? Frank Sinatra bien sûr, des tubes et encore des tubes.
Olivier Dubois
1, Place du Trocadéro 75016 Paris