Une comédie sociale
Note d'intention de l'auteur
Note du metteur en scène
Emile Blandin, retraité solitaire, est le dernier habitant d’un immeuble voué à la démolition. Un matin, débarquent chez lui Sébastienne et Raphaël venus squatter l’immeuble avec leur camarades du Comité des Locataires Sans Logis. Après quelques échanges avec Emile, la jeune fille, paumée, s’installe dans une des chambres de ce dernier. Petit à petit, ils vont s’ouvrir, se raconter des bouts de leurs vies, et combler leur solitude sans oublier le combat à mener. L’intervention de Jean-Marie Mictoff, le promoteur sans scrupule, entraînera quelques revirements de situation inattendus…
Notre petite vie est là, tranquille, amusante, on s’aime, on badine et, soudain, on frappe à la porte… et l’on vous dit : « partez ».
L’ univers d’Emile n’est pas vraiment triste, juste poussiéreux. Il n’est pas quelqu’un de pauvre, il voudrait juste rester chez lui avec ses souvenirs, mais on le chasse. Il est à l’age où l’on se pose des questions sur l’avenir. Pas sur la mort, ni la vieillesse, simplement l’avenir.
Sébastienne trouve chez Emile, du rire, de l’amitié, un toit, une île où elle peut se reposer. Et soudain, ça craque. On lui enlève le droit à l’accalmie et on la jette de nouveau à la rue. Elle a un regard sur les hommes qu’elle connaît, mais aussi sur cet homme qu’elle découvre.
Les autres… sont autour comme des pigeons qui dérangent ou des vautours qui rôdent. Un immeuble rassemble des vies, des rêves, des amours, des solitudes, des avenirs. Le détruire, c’est anéantir le passé, les souvenirs, et casser un peu plus ces liens si fragiles qui font l’humanité.
Avec cette histoire toute simple d’une rencontre inattendue, j’ai voulu illustrer le poids de la société qui s’immisce dans le destin de chacun de nous, malgré nous, et change le cours du chemin pour le meilleur et/ou pour le pire… Ce n’est pas triste, c’est parfois drôle, et la vie continue...
Lorsque Richard Vitte m’a proposé de lire la pièce L’Immeuble afin d’en faire la mise en scène, ce fut tout d’abord le sujet qui m’intrigua. Je venais en effet de vivre l’expérience de l’expulsion avec une compagnie théâtrale pour laquelle je travaillais à la veille d’une première. Une de ces anciennes fabriques squattée et transformée en structure d’accueil, en lieu d’habitation et qui disposait d’un théâtre.
Le thème de L’Immeuble m’a donc semblé intéressant parce qu’il posait le problème en amont, et, parce qu’à Paris, nul ne peut s’y sentir étranger. A travers le personnage de Blandin, j’ai voulu mettre en lumière la banalité d’un quotidien comme moteur de vie. L’intimité, le détail et le « gros plan » furent un de mes axe de travail afin de créer cette ambiance de huis clos d’où la vie renaîtra grâce au personnage de Sébastienne.
10, square des Cardeurs 75020 Paris