Tout public à partir de 8 ans.
Recluse au coeur d’une forêt merveilleuse, la Belle au Bois s’apprête à fêter ses quinze ans. Autour d’elle, le Chat Botté, serviteur zélé, gracieux, mais cependant concupiscent puisqu’il rêve de devenir un homme pour l’aimer charnellement ; la Marraine, vieille fée dans l’angoisse qui oeuvre à ce qu’aucun homme n’approche sa petite protégée ; la cuisinière en manque d’amour prête à se mettre en ménage avec le Chat Botté. Et soudain, l’arrivée inattendue du plus célèbre des égorgeurs, Barbe-Bleue, dont la Belle tombe amoureuse...
La Marraine fée est catastrophée de cette rencontre amorale. Ses recommandations et ses sinistres pressentiments n’arrivent pas à décourager les amants. La Belle a Barbe-Bleue dans la peau, Barbe-Bleue jure de s’amender. Ils ont décidé de prendre leur vie en main et d’échapper à leur destinée. La marraine fée, qui sent ses pouvoirs s’affaiblir, décide d’employer les grands moyens et d’endormir la Belle pour la protéger d’elle-même. Barbe-Bleue quant à lui, fait appel à sa fée personnelle, Carabosse, pour être endormi et rejoindre sa bien-aimée.
Par le collectif des Quatre Ailes.
La belle au bois est une féerie singulière car elle réunit dans une même histoire des « personnages types » issus des contes de Perrault qui n’ont, a priori, rien en commun. Mais il ne s’agit pas pour l’auteur de mélanger dans un grand bric-à-brac des personnages et des histoires qui n’ont rien à faire ensemble. Supervielle, touché par chacun des personnages (La Belle, Barbe-Bleue, Le Chat Botté) provoque leur rencontre pour leur donner littéralement la vie.
Chacun des protagonistes voit ses sentiments lui échapper pour sortir des sentiers battus que le conte leur a tracés. Chacun lutte pour s’extraire de son destin. La Belle tombe amoureuse en son âme et conscience de son meurtrier. Barbe-Bleue, bouleversé par cet amour, se découvre une sensibilité jusque-là inconnue. Le Chat Botté rêve de devenir un homme pour aimer charnellement La Belle.
Le Collectif Quatre Ailes bricole des images et des scénographies liées au médium vidéo dans ce qu’il a de magique et de poétique. Ombres, lumières, apparitions… Les dispositifs mis en oeuvre offrent au spectateur un univers plastique que l’on peut qualifier de merveilleux. Sur le plateau, un monde onirique apparaît dans lequel vont se mouvoir ou s’envoler les personnages.
Pour donner vie à cette féerie empreinte d’une profonde humanité, nous nous éloignerons des images d’Épinal sans pour autant perdre de vue l’origine de chacun des personnages. C’est dans un univers plus étonnant que l’action se déroulera pour nous rapprocher au plus près de la vérité qui habite la poésie de Jules Supervielle.
Images tricotées, images brodées
Les motifs du fil, de l’épingle et de l’aiguille sont souvent présents dans les contes et les légendes. Ils sont généralement associés à différentes étapes de la vie des femmes. Par exemple dans le conte de Perrault, La Belle au Bois dormant, la Belle en se perçant la main avec un fuseau symbolise la transformation de l’adolescente en jeune femme. On retrouve également des symboles similaires chez les frères Grimm, chez Andersen et bien avant chez Homère avec la figure de Pénélope.
Dans La Belle au Bois, Jules Supervielle place un rouet au centre du plateau. C’est à la fois un gage du conte éponyme, le symbole du temps qui file et le destin de la Belle. J’aimerais que l’on s’empare de l’artisanat lié au tricot, à la broderie et à la dentelle pour réaliser les films d’animation qui seront projetés autour de la Belle.
Draps : trampoline et surfaces de projection
Dans la pièce de Jules Supervielle, toute l’action se déroule à l’intérieur d’un grand château abrité du regard des hommes par une haute et majestueuse forêt. Sur le plateau, un grand lit recouvert de draps en coton. Il évoque à la fois le château qui retient la Belle, la chambre d’une adolescente qui reste toute la journée enfermée et l’accomplissement de son destin. C’est à partir de cet élément scénographique que se pratiquent toutes les entrées et sorties des personnages et se concentre l’action. Conçu comme un véritable trampoline, il permet à chaque personnage d’effectuer toutes sortes de rebonds et de s’envoler. Les draps qui recouvrent le lit de la Belle seront mobiles et aériens. Animés comme des marionnettes à fils, ils dessinent dans l’espace de véritables chorégraphies
" Dans un conflit entre fantasme et merveilleux, le collectif met à l'épreuve du plateau la pièce de Jules Supervielle, sublimée par un flot d'images video et de scénographies ludiques. " Télérama
" Un spectacle qui donne corps à un théâtre de l'émerveillement, de la drôlerie et de la poésie. " La Terrasse
69, avenue Danielle Casanova 94200 Ivry-sur-Seine