A partir de 6 ans.
Chorégraphe pop par excellence, Nasser Martin-Gousset s’amourache de La Belle au bois dormant, à sa manière, hautement visuelle et définitivement irrévérencieuse. Un conte comme vous ne l’avez jamais vu.
Après une formation théâtrale, Nasser Martin-Gousset bifurque et fréquente des chorégraphes aussi divers que Karine Saporta, Meg Stuart, Sasha Waltz ou Josef Nadj. La Maison, sa compagnie créée en 1996, héberge depuis lors des projets gorgés de musique, d’images et de danse. La Belle promet son pesant de surprises. Martin-Gousset reprend la trame de La Belle au bois dormant - une princesse endormie cent ans, réveillée d’un baiser - et y injecte un sang nouveau : chansons des années 80, couleurs acidulées, utilisation de la vidéo pour signifier le royaume et sa profusion. Et l’essentiel : une gestuelle enivrée de vitalité. Grand prince.
Philippe Noisette
Introduction
J’ai toujours aimé et préféré de tous les contes, celui de la princesse qui dormit 100 ans avant
d’être réveillée par un prince - le prince d’un autre royaume. C’est aussi le fantasme
d’échapper à sa vie, sans mourir - dormir longtemps - tout oublier ou presque et
recommencer une autre vie - un matin on s’éveille, un nouveau visage vous regarde et il fait
beau…
Explication
La forêt d’épines que le prince traverse pour accéder au baiser est un labyrinthe - le
labyrinthe du désir - complexe. La difficulté réelle est de savoir de quoi est fait notre désir. Il
concerne également la princesse - cachée dans sa tour - isolée. Le désir féminin dans ce
conte attend - une passivité active - une attente décidée - insistante - puissante. La force
est dans l’attente - aussi le désir masculin ici est actif - son épée traduit la force de son désir - il se bat comme d’autres avant lui, mais lui réussit à couper les épines qui entourent le
royaume endormi.
Indication
Il y a instinctivement une sensation baroque dans ce conte, une esthétique à développer. Je
pressens un cadre idéal pour y développer mon gout de l’anachronisme. Une sensation pop
où tout est permis - à l’instar de Jacques Demy à travers son film Peau d’Ane, un mini opéra
bariolé, clinquant où la couleur raconte autant de choses que les mots.
Les personnages de cette histoire racontent leurs émotions en musique - ils chantent -
chaque personnage a sa chanson. Je compte utiliser des chansons que j’aime, des chansons
populaires dont certaines issues des années 80. Celle du prince - de la princesse - du couple
roi et reine - et aussi de la sorcière : personnage important qui représente il me semble la
subversion - le doute - elle est celle vers qui les regards convergent - la dissonance
nécessaire à toute bonne histoire - l’épreuve pour le royaume enchanté. Elle permet aux
personnages de confronter leurs désirs au réel. J’ai toujours pensé (cela n’engage que moi)
que la sorcière est peut-être secrètement amoureuse du prince.
Indication 2
Les éléments scénographiques doivent être simples et évocateurs : le miroir - le lit - la forêt
- le château, doivent apparaitre au cours de l’histoire. Utiliser la vidéo pour transcrire
visuellement l’idée du royaume et de sa profusion.
Conclusion
La naïveté n’est que façade dans les contes - derrière cette apparente simplicité se cachent
des symboles propices aux diverses spéculations et analyses psychanalytiques. L’histoire
pourrait se répéter éternellement, le prince et la princesse deviendront roi et reine et auront
beaucoup d’enfants qui…
jai etai le voir c est tro bien
jai etai le voir c est tro bien
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