Victoire du meilleur album en 2013 pour La Place du fantôme, Grand Prix de l’Académie Charles Cros en 2009 pour Des vagues et des ruisseaux, Victoire de la révélation scène en 2005, disque d'or sur ses quatre derniers albums... La Grande Sophie est devenue l'une des artistes majeures de la scène française.
Son nouvel et septième opus, Nos histoires, la raconte mieux que n'importe quel autre ; et raconte ceux qui l'entourent. Il s'est tissé au fil de rencontres, embrassant la part intime de Sophie, comme la vie des autres. Il signe son bel âge, celui du temps où l’introspection mène à l’ouverture.
Dans Hanoï, Sophie évoque la ville où s'acheva sa dernière tournée. Rencontre avec les ruelles, les parfums, les visages d'Hanoï, qui furent la source d’une inspiration nouvelle, d’une envie de se remettre très vite à l’écriture. Ce nouvel album est né là-bas.
Maria Yudina, c'est la rencontre à travers le temps et la mémoire, d'une pianiste russe virtuose, qui résista au régime de Staline et qui soixante ans plus tard, suscite chez elle une admiration profonde, tant artistique qu'humaine.
Je n'ai rien vu venir : sa rencontre avec l'écrivain Delphine De Vigan. L'an passé, elles imaginèrent ensemble une lecture musicale, L'une et l'autre, à l'occasion de laquelle Sophie écrivit une chanson, en écho à l'un des livres de son amie écrivain (Jours sans faim). Il était normal que la chanson se retrouve sur le disque.
Rencontres réussies, rencontres fantasmées (Les lacs artificiels) ou encore rencontres manquées : Les portes claquent, Ma colère, Tu dors, disent la rage contre les liens sans lendemain, et les sentiments qui s’émoussent. Rencontre aussi, ou plutôt retrouvailles avec Jeanne Cherhal, aux côtés de qui Sophie forma un " supergroupe " en 2011, Les Françoises (avec Olivia Ruiz, Camille, Emily Loizeau et Rosemary Stanley de Moriarty) : Jeanne l’accompagne ici au piano, sur Tu dors, avec une tendresse impérieuse. C'est la première fois que La Grande Sophie chante dans le dépouillement d'un piano-voix qui jusque-là, effrayait cette grande pudique.
Avec son précédent disque, La place du fantôme, Sophie s’envolait vers l’étrangeté, avec le soutien des trois co-réalisateurs-musiciens, Vincent Taurelle, Vincent Taeger et Ludovic Bruni (Mélissa Laveaux, Oxmo Puccino...).
Nos histoires prolonge leur travail commun : ils ont enregistré l'album à quatre, sans aucun musicien additionnel, dans le vase clos du studio afin de ciseler chaque chanson, de lui trouver sa forme la plus pure, son instrument idéal, sans artifice. Le disque est plus âpre que les autres, ses mélodies toujours romanesques ont l'esprit rock. Le piano, très présent, répond aux guitares. Les percussions s’imposent dans des rythmiques plus syncopées, peut-être pour mieux dire que si le temps, impossible à retenir, fait de plus en plus battre les tempes, les rencontres, elles, donnent la force d’y résister. Mêmes les doutes ne sont plus des gouffres, mais de solides alliés (Avec mes doutes).
Ainsi, dans Nos histoires, Sophie se pose et s’expose. On y trouve l'essence d'une artiste sincère et rugueuse, raconteuse sans fards qui continue d'écrire son histoire. Et la nôtre, avec elle.
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