Une élève se présente à une leçon particulière chez son professeur. Son peu de notions en mathématiques ne lui suffisent pas à combler les énormes lacunes en « philologie linguistique » et en langues. Agacé, le professeur finit par tuer la jeune fille dans un moment d'emportement. La bonne, sans trop se décomposer, fait le ménage et prépare l’accueil du nouvel élève qui déjà sonne à la porte…
Dès que j’ai lu Ionesco, j’ai tout de suite retrouvé dans son univers ma façon de voir le monde, de me moquer de tous et de tout, de ne jamais rien prendre au sérieux ; cette façon de noyer dans l’absurde une profonde critique de la société contemporaine.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes perdus dans une société où on nous inculque des fausses valeurs, où l’on nous pousse à revendiquer notre appartenance à un groupe plus que notre singularité. Tel un petit professeur docile et inoffensif, le système éducatif entier nous entraîne, jeunes élèves disciplinés, dans une leçon qui paraît nous éclairer, mais qui en réalité ne veut que nous soumettre, nous dresser, pour mieux nous contrôler.
Dans La leçon j’élargis cette situation à la condition humaine en générale, à l’ancestrale lutte de l’homme pour dominer l’autre.L’absurde et le comique me permettent une grande liberté de mise en scène : une scénographie minimaliste et un minimum d’accessoires me donnent les moyens de stimuler l’imaginaire et d’ouvrir les portes sur un monde fantastique où l’on reconnaît les éléments de notre quotidien le plus angoissant.
Le décor évoque l’enfance : ainsi cette leçon particulière suggère le déroulement d’un jeu puéril. Le scénario terminé, la bonne vient ranger la chambre pour un nouveau jeu.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris