Retour au sommet de Marcos Morau, l’âme dansante de La Veronal. Sonoma est un télescopage saisissant entre tradition et modernité. Un ballet pour le 21e siècle.
Chaillot a tissé des liens serrés avec Marcos Morau et son art protéiforme. Sa danse se gorge d’images et de mots, inventant un langage corporel à nul autre pareil. Les récompenses tombent, les commandes affluent, faisant du chorégraphe de La Veronal un des plus en vue de la scène européenne.
Sonoma devrait, une fois de plus, affoler nos pupilles. Marcos Morau embrasse ici l’histoire de l’art, de Pablo Picasso à Luis Buñuel, ose l’hommage distancié aux Ballets russes, emporte sa troupe de danseurs dans des contrées nouvelles. Vague de corps virtuose, ensembles chorégraphiés au cordeau, travail sur le rythme : tout est empreint d’une folle énergie. Le chorégraphe revisite les processions de son Espagne natale comme le sacré des corps. De son inventivité, doublée d’un goût pour les tableaux vivants, résulte une transe à la beauté léchée, peut-être la plus belle de son répertoire. Un spectacle magistral. « Soma » en grec signifie « corps », « sonum » en latin « son ». Sonoma, ballet-monde, est riche de ces racines.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris